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Des accélérateurs de particules dans la Galaxie
21/05/2013

Ce modèle avait été établi en 2012 par des astrophysiciens argentins (l'étudiante en thèse de doctorat María del Valle, sous la supervision du Professeur Gustavo Romero) tandis que, peu de temps après, un catalogue de sources astronomiques de haute énergie détectées par le satellite Fermi était publié, répertoriant notamment une source de rayons gamma dont la position coïncide avec une de ces étoiles en fuite, l'étoile HD195592. Michaël De Becker a aussitôt attiré l'attention du Professeur Gustavo Romero, avec lequel il collabore depuis plusieurs années, sur le cas de HD195592, et ce fut le point de départ d'une collaboration sur cet objet. Sur base du modèle théorique développé par les chercheurs argentins et des informations spécifiques réunies au moyen de multiples études observationnelles, notamment par Michaël De Becker, des prédictions quantitatives ont révélé que HD195592 pourrait bien être à l'origine de l'émission de rayons gamma détectée par le satellite Fermi. D'après la confrontation du seul modèle existant au cas particulier de HD195592, l'émission de rayons gamma telle que détectée par Fermi peut s'expliquer par l'existence d'électrons relativistes accélérés au niveau du choc entre le vent stellaire et la matière interstellaire. Ainsi, HD195592 pourrait très bien être la toute première étoile massive en fuite émettrice de rayonnement gamma connue à ce jour.

Chimie interstellaire

choc interstellaireUn prolongement de ces recherches sera peut-être à trouver un jour dans une discipline qui est aujourd’hui en plein développement : l’astrochimie. Les rayons cosmiques galactiques jouent en effet un rôle fondamental dans les processus chimiques qui se déroulent dans le milieu interstellaire. Formation et destruction de molécules y sont en effet monnaie courante : on y a ainsi détecté plus de 170 molécules différentes. De la molécule très simple comme H2 ou CO jusqu’à de l’antigel, de l’acétone, du méthanol, un sucre simple et des précurseurs directs de la glycine, le plus simple des acides aminés. Les parcelles de nuage interstellaire où il y a le plus de molécules comptent jusqu’à 1 million de particules par cm3. Par comparaison, sur Terre, au niveau de la mer, on en compte 1019 ! Cela paraît peu dense mais cela suffit pour que les rayons cosmiques interagissent significativement avec ce milieu, dissocient des molécules, en ionisent d’autres, etc. et ce dans des environnements suffisamment denses pour empêcher la lumière UV d'y pénétrer pour tenir ce rôle. Apportant un peu d’énergie dans des nuages interstellaires sombres et activant la cinétique des réactions chimiques qui s'y produisent, les rayonnements cosmiques sont donc des composantes importantes de la chimie interstellaire.

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