Durant les 66 ans de règne du pharaon, trois vizirs se succèdent à ses côtés. Khay est le deuxième. Il occupe ce rôle au milieu du règne de Ramsès II, époque durant laquelle le pharaon célèbre des fêtes jubilaires (appelées « fêtes-sed »). Après 30 ans de règne, il était en effet de coutume qu’un jubilé soit célébré afin de marquer le renouvellement du pouvoir. De nouvelles célébrations étaient ensuite organisées tous les 3 ans. Lors de ces fêtes, Khay occupe une fonction essentielle de concepteur. Plusieurs documents indiquent qu’il annonce les six premiers jubilés de Ramsès II. Les égyptologues ont également conservé un hymne qu’il avait composé en l’honneur de son souverain.

Le vizir Khay remplit par ailleurs un rôle majeur dans la gestion de Deir el-Médineh, la communauté d’artistes et d’ouvriers chargés de la réalisation des tombes dans la célèbre Vallée des Rois. Plusieurs documents montrent que cette communauté était placée sous la gestion, notamment économique, du vizir Khay.

Une tombe à découvrir

Si la pyramide de Khay a déjà livré plusieurs de ses secrets, il reste encore à découvrir et explorer la tombe du vizir. La pyramide est en effet un monument funéraire marquant dans le paysage l’emplacement d’une tombe. Les chercheurs pensent avoir localisé celle de Khay mais, manque de chance, son entrée est située à l’endroit même où subsiste la dernière maison occupée de la concession archéologique. Son accès est donc impossible dans l’immédiat. Dimitri Laboury ne se fait pas beaucoup d’illusion sur le contenu de la tombe de Khay : « Celle-ci aura sans doute été largement pillée au cours des siècles, comme la grande majorité des tombes de la nécropole thébaine ». A partir de la fin du XVIIIe siècle, les Egyptiens s’implantent à proximité des tombes afin d’en faciliter le pillage. La présence de la maison villageoise, implantée au XIXe siècle en avant de la tombe, réduit assurément les possibilités d’y retrouver des trésors. Les vestiges à interpréter, le plan, l’ampleur et la structure de la tombe constitueront cependant de précieuses indications sur les habitudes de l’époque ramesside et la manière dont Khay s’est intégré dans cette tradition. L’égyptologue espère également y découvrir des chambres funéraires, lieux d’inhumation sous la chapelle commémorative.

En attendant qu’un accord soit trouvé avec les habitants de la maison qui bloque l’accès à la tombe, les chercheurs belges ne manquent pas de travail et poursuivent les fouilles dans les autres tombes de leur vaste concession. La pyramide ne constitue en effet qu’un élément d’une concession bien plus importante, qui recèle encore de nombreux secrets…