NDE : l'ultime frontière ?
On observe fréquemment un changement dans la façon dont les personnes qui ont fait une NDE appréhendent la vie, et ce peu importe la culture ou la religion. Elles se déclarent moins matérialistes, davantage tournées vers la spiritualité mystique, plus altruistes, moins effrayées par la mort. Parfois, elles changent de profession. Toutefois, les NDE furent longtemps taboues, y compris au sein de la communauté scientifique, de sorte que les patients étaient peu enclins à en parler. Les choses ont-elles évolué aujourd'hui ? Sans conteste. Nonobstant, l'intégration de ce type de vécus dans la vie quotidienne reste parfois problématique, notamment en raison de l'opinion et du comportement de l'entourage à l'égard de ces expériences. Des objets parlantsLes théories explicatives des NDE peuvent être regroupées en trois catégories : spirituelles, psychologiques et neurologiques. Le principal reproche que l'on peut adresser aux premières est évidemment de ne reposer sur aucune démonstration rigoureuse. « Jusqu'à preuve du contraire, personne n'a jamais pu mettre en évidence un phénomène conscient sans activité neuronale, souligne Steven Laureys. D'aucuns ont beau jeu d'émettre des allégations "magiques", en tirant argument du fait que la science n'a pas tout compris de la conscience. Un cas d'abus intellectuel bien connu est celui du cardiologue clinicien néerlandais Pim Van Lommel, auteur de best-sellers, qui utilise les NDE pour affirmer que le cerveau n'est qu'une sorte de "récepteur de radio" et que la conscience, dissociée du corps, est présente dans toutes les cellules humaines. Je l'invite à aller plus loin, à appliquer la méthode scientifique afin d'effectuer des mesures et de démontrer le bien-fondé de ses assertions. » Souffrance cérébraleIl existe plusieurs interprétations psychologiques des NDE. Selon l'une d'elles, par exemple, ces expériences consisteraient en une forme de dépersonnalisation, en un sentiment de perte du sens de la réalité qui servirait de moyen de défense devant une menace de mort. En quelque sorte, notre inconscient bâtirait de toutes pièces une « fable » pour nier l'imminence de notre disparition. « Cette hypothèse ne peut expliquer toutes les NDE, puisque certaines d'entre elles se produisent en l'absence d'un quelconque danger de mort », commente Marie Thonnard, doctorante en sciences psychologiques et premier auteur de l'article de PLoS One. |
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