Comprendre et soigner l’endométriose
La formation de nouveaux vaisseaux lymphatiques, quant à elle, ne répond pas à un besoin de recevoir des moyens de subsistance, mais bien d’essaimer à distance. « Or quand on analyse des ganglions présents dans les pièces opératoires après intervention pour endométriose digestive, on peut y trouver de l’endomètre (3) ; on peut donc bien établir un parallélisme avec la propagation d’une tumeur cancéreuse », commente Michelle Nisolle. Une fibrose bien gênanteMais l’élément sur lequel les recherches de Michelle Nisolle ont été les plus poussées est probablement la fibrose secondaire à l’implantation d’îlots d’endométriose, en particulier dans la paroi rectale. « La fibrose est une évolution naturelle des lésions inflammatoires d’endométriose ; elle est d’ailleurs parfois synonyme d’une guérison spontanée (dans les meilleurs cas) mais le plus souvent, elle correspond à une ou de la réaction du tissu hôte infiltré par les cellules endométriales. Au niveau du rectum, la fibrose infiltre la paroi et provoque une rétraction des tissus, ce qui diminue le diamètre intérieur de l’organe. C’est un phénomène mal connu et pourtant très important, souligne-t-elle, parce que c’est ce qui explique pourquoi certaines patientes ont tellement mal. Officiellement, cela ne concerne que 5% des endométrioses, mais ce chiffre désigne les endométrioses rectales avérées ; il ne tient pas compte des endométrioses du petit bassin qui s’infiltrent vers le vagin et le rectum. Donc le problème est en réalité bien plus important. » Très souvent, on traite cela par une résection de cette portion terminale d’intestin, une opération qui n’est pas dénuée de risques (lâchage de sutures, péritonite fécale…). « Je me bats pour qu’on propose à ces femmes un traitement moins délabrant. D’abord en posant le diagnostic plus rapidement pour éviter des situations trop complexes, et ensuite en mettant au point une technique opératoire plus conservatrice, en tentant de « raser » le rectum plutôt que de l’enlever systématiquement. Nous travaillons pour cela en collaboration avec les chirurgiens digestifs. » ![]() (3) Brichant G, Blacher S, Alvarez ML, Munaut C, Foidart JM, Nisolle M. Computer-assisted quantification of angiogenesis in deep infiltrating endometriosis. 2012 (soumis à Human Reproduction). |
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