La fiction pour réveiller les consciences
Pour faciliter cette immersion, plusieurs dispositifs sont mis en place. Le récit est en général écrit comme déjà advenu. C’est un monde sans aucune échappatoire, et dont les amorces sont déjà existantes dans notre société actuelle. Un futur au passé, d’où l’appellation de « futur antérieur ». « Tout y est paradoxalement montré comme s’il était déjà trop tard, développe le chercheur. Et c’est à ce moment-là qu’une prise de conscience peut se produire et que des clés sont offertes pour s’en sortir. » Les rhétoriques de la menace et de l’alerte sont omniprésentes. Précédent uchroniqueDans les exemples de futur antérieur, le chercheur oppose notamment George Orwell à Simson Garfinkel. En 1949, George Orwell publie 1984. Sa célèbre fiction d’anticipation met en scène Winston Smith, jeune homme qui tente de se dresser contre la société totalitaire dans laquelle il est plongé. Cette société étant de type centralisée, où rien ni personne n’échappe à la figure de Big Brother. Simson Garfinkel, lui, publie Database Nation en 2000. L’ouvrage traite de la menace que les nouvelles technologies font peser sur la vie privée. Il n’y a plus ici une instance politique totalitaire et centralisée, mais une pléiade de « kid brothers ». Le chercheur montre comment Garfinkel simplifie l’apport d’Orwell en le qualifiant d’anticommuniste primaire, où l’Etat monopolistique devient le mal absolu, là où les gouvernements sont aujourd’hui selon lui la solution pour éviter les dérives des multinationales privées. Car aujourd’hui, la forme de contrôle serait « plus diffuse et discrète ». Chacun participerait au quotidien à son propre avilissement, à son propre contrôle, par le biais de ces nouvelles technologies. |
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||