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La foi trinitaire, ciment de l'Empire carolingien
13/09/2012

Conciles œcuméniques

Le dogme trinitaire fut défini, par « essais-erreurs » au gré des querelles théologiques, dans le cadre des conciles œcuméniques des cinq premiers siècles de notre ère. Ce dogme avait été proclamé, pour la première fois, au terme du premier concile œcuménique de l’Histoire de l’Eglise, convoqué à l'initiative de l'empereur Constantin, en 325 à Nicée – qui restera connu sous le nom de Nicée I – pour réfuter l'enseignement d'Arius, prêtre égyptien d'Alexandrie dont la doctrine, formulée au IIIe siècle, enseignait que Jésus-Christ était la première créature du Père, supérieure à toutes les autres créatures, de ce fait, différent par nature et, par conséquent, inférieur au Père, qui seul est transcendant, incréé, inengendré, éternel. L'arianisme fut considéré comme hérétique par les évêques présents qui proclamèrent « solennellement la pleine divinité du Fils, engendré non créé, consubstantiel au Père », sans toutefois apporter une quelconque précision sur l'Esprit, troisième Personne de la Trinité. Ce dernier n'entra dans le symbole de foi ou credo qu'en 381, proclamé au terme du concile de Constantinople I qui compléta le précédent : ainsi était coulée dans un texte la foi chrétienne en un Dieu unique en trois personnes égales et distinctes, formant une seule et même substance. Oriental à l'origine, l’arianisme se répandit en Occident, particulièrement auprès des rois barbares.  

Réuni en 431, le concile d'Ephèse condamna la doctrine de Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431, qui tendait à concevoir les deux natures du Christ – divine et humaine – comme deux personnes et s'opposait à la formule « mère de Dieu » pour désigner la Vierge Marie. La position de Cyrille, patriarche d'Alexandrie, l'emportait dès lors qui défendait l'union de l'humain et du divin dans le Christ en une seule nature.

Pépin-le-BrefLieu d'affrontement théologique entre un pôle affirmant qu' « unique est la nature du Verbe divin qui s'est incarné » et un autre insistant sur la coexistence de deux natures formant « une conjonction sublime, ineffable, indissoluble », la question trinitaire est à nouveau abordée au concile de Chalcédoine en 451. Les évêques qui y sont réunis, rejetant le monophysisme défendu par un moine de Constantinople du nom d'Eutychès qui affirmait qu'il n'y avait qu'une nature dans le Christ (la nature divine étant tellement supérieure à l'humaine qu'elle tend à l'absorber), s'accordent alors sur la définition de la personne de celui-ci comme l'union de deux natures, « sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation », et conservant leurs propriétés respectives sans attenter à l'union hypostatique : « la foi orthodoxe était de croire que la personne divine du Verbe était demeurée dans la chair ce qu'elle était de toute éternité : le Fils éternel de Dieu » ; « le Fils unique de Dieu et le premier-né de Marie n'étaient qu'une seule et même personne ». Et le texte final, qui permit dès lors à l'Eglise de s'entendre sur une définition officielle de la personne de Jésus, de préciser : « Tout cela ayant été fixé et formulé par nous avec toutes les précisions et l'attention possibles, le saint et œcuménique concile a décidé qu'il n'est permis à personne de professer, de rédiger, de composer une nouvelle formule de foi, ni de l'enseigner à d'autres. »

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