Sons fantômes dans la tête
Environ 15% de la population souffrent d'acouphènes. Cette sensation d'entendre un bourdonnement, un sifflement, un chuintement ou encore des cliquetis dans une ou dans les deux oreilles, alors qu'aucun son n'émane de l'environnement, a été récemment étudiée par une équipe de chercheurs du Centre de Recherche du Cyclotron de l'ULg et du service ORL du CHU de Liège. Une étude sous l'angle de l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle publiée dans PLoS ONE. Les acouphènes correspondent la plupart du temps à des bruits de 10 à 30 décibels. Cependant, il arrive de façon beaucoup plus exceptionnelle qu'ils soient assimilables à des sons de 70 ou 80 décibels - une conversation normale se situe vers 55 décibels. Chez les personnes qui ne se sentent pas handicapées par leur acouphène, intervient un phénomène dit d'habituation : le cerveau filtre les informations parasites, de sorte que les « sons fantômes » se circonscrivent au niveau de l'inconscient. Ainsi que le souligne le professeur Lefèbvre, c'est le même mécanisme qui fait que nous n'avons pas l'attention attirée en permanence par le tic-tac d'une horloge ou le frottement de nos vêtements sur le corps. Évaluation subjectiveEn fait, on distingue deux types d'acouphènes. Qualifiés d'« objectifs », les premiers sont très minoritaires (5% des cas peut-être). Muni de son stéthoscope, un médecin peut les entendre. Ils résultent habituellement d'une malformation vasculaire (on entend, par exemple, un souffle au niveau de la carotide) et, de ce fait, sont de caractère pulsatif, car synchronisés avec les battements cardiaques, ou appellent l'idée d'un chuintement (flux sanguin). « Pour supprimer de tels acouphènes, il faut apporter une solution au problème sous-jacent - par exemple, lever un rétrécissement carotidien », rapporte Philippe Lefèbvre. |
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