Systèmes planétaires en formation
Maturation attendueLa technique alors utilisée n’était pas l’interférométrie, mais la coronographie. En effet, l’interférométrie est puissante pour étudier, entre autres, la formation et l’évolution des systèmes planétaires. Elle a été beaucoup utilisée pour sonder les disques protoplanétaires. Mais en ce qui concerne la détection d’exoplanètes, même si cela fait 15 ans qu’on l’envisage, la technique dans son état actuel a atteint ses limites, comme l’a démontré Olivier Absil dans une étude récente (2): « À l’aide de trois télescopes auxiliaires du VLT et de leur instrument AMBER, nous avons observé par interférométrie β-Pictoris. Nous savions à l’avance qu’elle abritait un compagnon puisqu’il avait été observé par coronographie. Mais nous avons cherché à le détecter par interférométrie. Pour ce faire, nous avons mitraillé l’étoile pendant trois nuits successives… en vain. Cette non-détection du compagnon pourtant avéré nous a permis d’estimer la sensibilité de notre instrument : pour un compagnon orbitant entre 0,1 et 3 unités astronomiques, nous avons 90% de chance de détecter un corps de 50 fois la masse de Jupiter (MJ), autrement dit de 1500 fois la masse de notre planète. Cette probabilité tombe à 50% pour un corps de 35 MJ. Nous pourrions donc détecter des compagnons qui sont des naines brunes, mais pas des planètes… Pour entrer dans le domaine des planètes (moins de 13 MJ), il faut encore améliorer notre sensibilité d’un facteur 5. La technique de l’interférométrie est compliquée, mais elle devrait arriver à maturité avec les nouveaux instruments installés au VLTI (Very Large Telescope Interferometer) au Chili ou sur le réseau du CHARA (Center for High Angular Resolution Astronomy) au Mont Wilson. » En une dizaine d’années, l’étude de la formation des systèmes planétaires a véritablement pris son envol : l’avènement sur les plus puissants télescopes de technologie de pointe a permis de sonder les disques protoplanétaires avec une précision extraordinaire. C’est ce qu’ont montré Olivier Absil et Dimitri Mawet dans leur volumineuse synthèse parue dans Astronomy and Astrophysics Review. Mais ce n’est qu’un début et il reste du chemin à parcourir. Prévue pour l’année à venir, l’arrivée de nouveaux instruments équipés d’une optique adaptative extrême va permettre de passer à une vitesse encore supérieure et d’entrer dans une ère technologique nouvelle. (2) Absil O. et al, 2010. Deep near-infrared interferometric search for low-mass companions around β Pictoris, A & A 520, L2 DOI : 10.1051/00046361/201015156. |
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