… à la dynamique des systèmes planétaires

Si les techniques à haute résolution angulaire ont fourni des représentations globales des disques protoplanétaires, elles ont également permis des études à plus petite échelle, indispensable pour comprendre la formation des planètes. En effet, c’est par la collision de grains que se forment des agglomérats de plus en plus grands, jusqu’à donner naissance à des planètes. Ainsi, lorsque le disque se dissipe, il fait place à des planètes, mais aussi à une multitude de petits corps (comètes, astéroïdes, etc.) qui, en entrant en collision les uns avec les autres, produisent de la poussière de seconde génération qui forme un disque de débris. « L’étude de plusieurs de ces disques de débris a fait apparaître des structures étranges, comme le cas d’une étoile entourée d’un disque qui se termine de façon abrupte, plutôt que de s’estomper progressivement, raconte Olivier Absil. La dynamique des poussières ne pouvait l’expliquer que par la présence d’un compagnon planétaire. Des observations en 2004, répétées en 2006 ont finalement mis en lumière l’intruse prédite théoriquement. C’est un tout beau résultat qui coordonne observation, modélisation et prédiction. Il a fait l’objet d’une publication dans Nature en 2008. »

Parmi la moisson des observations à haute résolution angulaire, citons encore le cas de β-Pictoris, une étoile proche et jeune de l’hémisphère sud. Ce cas est intéressant car il présente un gauchissement de son disque, connu depuis 2001 : l’inclinaison du disque n’est pas la même à l’intérieur et à l’extérieur, comme s’il y avait deux disques. Ce gauchissement a été interprété comme le signe de la présence d’une planète perturbatrice qui attirerait à elle de la matière du disque principal, en formant ainsi indirectement un second. Finalement ce compagnon a été observé l’an dernier, exactement à l’endroit attendu.