Depuis le début de la traque des aurores sur les géants Jupiter et Saturne, le Laboratoire de Physique Atmosphérique et Planétaire (LPAP) de l’Université de Liège est de la partie. Sa renommée dans le domaine n’est plus à faire. Et cette nouvelle découverte d’empreinte aurorale ne va faire qu’accroître l’intérêt porté par les scientifiques à ces observations. « Jusqu’il y a peu, on pensait que le couple Io-Jupiter était unique, explique Denis Grodent. La détection d’empreinte aurorale relative à Ganymède sur Jupiter et désormais à Encelade sur Saturne change la donne : le phénomène semble relativement universel dans le système solaire et sûrement aussi dans le cadre des exoplanètes. La détection de signaux issus de l’interaction d’un satellite avec sa planète pourrait à l’avenir devenir un moyen pour détecter un satellite autour d’une exoplanète… mais aussi un outil pour caractériser l’atmosphère ou la vitesse de rotation d’une exoplanète abritant des satellites naturels. »

La mission Cassini joue les prolongations puisqu’elle devrait se poursuivre jusqu’en 2017, alors qu’elle était initialement prévue pour durer quelques années. « Dans quelques mois, nous allons avoir une nouvelle campagne d’observation de Saturne, avec à la fois Cassini et le télescope spatial Hubble, annonce Jean-Claude Gérard. Nous prendrons simultanément avec les deux instruments trois séquences de mesures au cours du premier semestre 2011. Le but sera de mesurer la température de Saturne dans les régions polaires, ce qui n’a jamais été fait. » Signalons également le lancement en août prochain du satellite JUNO auquel a collaboré le Centre Spatial de Liège et auquel est associé le LPAP. Il s’agira de retourner vers Jupiter pour y étudier ses champs gravifique et magnétique. JUNO sera le premier instrument à observer les pôles de Jupiter, laissant présager de belles images aurorales semblables à celles de Saturne renvoyées par Cassini. On le voit, les observations d’aurores seront encore au programme pendant de longues années.