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Saturne et Encelade : un duo lumineux
22/04/2011

Néanmoins, parmi les 317 configurations favorables de Cassini, l’aurore d’Encelade n’est jamais apparue sur les images du pôle sud et ne s’est montrée que sept fois sur celles du pôle nord… « Mais chaque fois qu’elle était présente, l’aurore se formait exactement à l’endroit que nous avions prédit, s’empresse d’ajouter le professeur Gérard. Nos prédictions se trouvent ainsi confirmées, en même temps qu’est mis en évidence le caractère aléatoire du phénomène. Quand elles sont  observables, les empreintes aurorales d’Encelade sur Saturne sont en moyenne 100 fois moins intenses que celles d’Io sur Jupiter  »

Cryovolcanisme

Alorsque dans le cas d’Io, l’aurore sur Jupiter était due principalement à l’activité volcanique d’Io, en ce qui concerne Encelade, le phénomène trouve son origine dans son cryovolcanisme. De quoi s’agit-il ? Les roches souterraines d’Encelade sont échauffées par les effets de marée énormes dus à la présence toute proche du volumineux Saturne. Ce malaxage de roches induit un réchauffement des poches d’eau (0 °C) situées sous la surface d’Encelade. L’eau liquide va alors trouver son chemin vers la surface au travers des nombreuses failles qui la marquent. L’eau est projetée à l’état de vapeur et de glace dans l’atmosphère. Ces geysers peuvent éjecter jusqu’à 300 kg d’eau par seconde à une altitude de 1000 à 1500 km. Cette distance représente plusieurs fois le diamètre d’Encelade qui est de 500 km.

Ces éjectats alimentent un énorme réservoir de particules qui entoure Encelade. Excitées ensuite par le vent solaire, celles-ci sont alors emprisonnées dans la magnétosphère de Saturne et contraintes de suivre ses lignes de champ le long desquelles elles acquièrent une énergie considérable. Lorsqu’elles pénètrent dans l’atmosphère de Saturne par ses pôles, ces particules entrent en collision avec les molécules de l’atmosphère, lesquelles se désexcitent en émettant une lumière aurorale. Les empreintes aurorales d’Encelade sur Saturne se sont révélées étonnement grandes : leur taille angulaire dépasse largement celle d’Encelade. L’aurore représente donc la projection non seulement du satellite, mais aussi et surtout celle de tout le nuage de particules qui l’entoure.

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