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Les petits de la raie

La naissance des deux bébés-raies a eu lieu fin juillet. Depuis lors, les jeunes s'ébattent avec un plaisir évident. Une naissance qui demeure relativement rare en aquarium.

Un aquarium universitaire comme celui de Liège a quatre sources d'approvisionnement: les échanges avec les autres aquariums reconnus, les achats, les prélèvements sur le terrain (par exemple lors de missions scientifiques de chercheurs) ou encore la récupération auprès de particuliers qui désirent se défaire d'espèces qu'ils ne peuvent plus conserver. C'est le cas pour le couple de raies d'eau douce (Potamotrygon motoro) qui vient de donner naissance à deux petits. L'Université possédait déjà  deux raies de ce type, mais plus jeunes, et qui avaient l'air de se plaire dans leur bassin. En accueillir deux autres n'a donc pas posé trop de problèmes et les nouveaux venus se sont vite acclimatés... au point d'entamer des manoeuvres de reproduction et de donner naissance à deux jeunes. Naissance qui reste relativement rare en captivité.

La raie d'eau douce provient des fleuves et rivières du bassin de l'Amazone et de l'Orénoque.  Comme souvent chez les Chondrichthyens (classe qui comprend notamment les requins et les raies), la fécondation et la gestation sont internes. Les oeufs sont fécondés dans la femelle, il y éclosent et les embryons y sont nourris. L'ensemble du cycle de gestation dure environ 100 jours. A ce moment, la femelle donne naissance à des petits qui sont déjà pratiquement autonomes. Le première portée liégeoise était composée de deux petits. Mais si le couple récidive, il faut s'attendre à davantage de jeunes dans la suite, jusqu'à 6 ou 7. En fait, comme beaucoup de poissons, les raies d'eau douce croissent pratiquement toute leur vie, atteignant 80 à 90cm de diamètre en fin d'existence. Le jeune couple hébergé à l'aquarium de Liège mesure seulement environ 25 cm. 

Il est difficile d'étudier ces animaux avec précision car ils sont porteurs d'un aiguillon venimeux qui risque de s'accrocher au filet de l'épuisette lors de la pêche, ce qui pourrait leur occasionner des blessures graves. Pour l'instant, les chercheurs se contentent donc d'observer parents et enfants à distance. Dans leur milieu naturel, les raies se servent de cet aiguillon pour se défendre, rarement pour chasser car elles se contentent le plus souvent de manger des déchets qui se trouvent sur le fond des rivières, comme des morceaux de poissons ou de crustacés morts. En captivité, dans un milieu aussi protégé que celui d'un aquarium universitaire, elles peuvent vivre de 15 à 20 ans.

 


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