Ecrivain belge francophone né à Tournai et décédé à Paris, après avoir vécu successivement à Gand et à Bruxelles. Ce descendant d'une grande lignée bourgeoise de Flandre parlant français, porteur d'un diplôme de droit acquis à l'Université de Gand, s'est illustré dans plusieurs genres littéraires: poésie, théâtre, roman. Mais indépendamment de ses contributions à La Jeune Belgique, qui regroupait les artistes défenseurs de l'art pour l'art, c'est son roman Bruges-la-Morte – paru pour la première fois en feuilleton dans le quotidien français Le Figaro en février 1892 – qui le rendit célèbre. Cette œuvre baignant dans le brouillard, les pluies, les vents et où tintent les cloches de la cité flamande assoupie, se ressentant de la philosophie pessimiste d'un Schopenhauer, relate la passion d'un veuf pour une femme qui ressemble étrangement à son épouse. Et pourtant, c'est la ville historique surnommée « la Venise du Nord » qui est le véritable personnage de ce livre à la résonance symboliste, ville inspiratrice réduite à l'ombre d'elle-même au moment où Rodenbach la peint.