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Des astrophysiciens liégeois au septième ciel
29/07/2010

Des géantes gazeuses aux super-Terres

Il y a à peine 15 ans, personne n'était en mesure d'établir de vérité empirique sur l'existence de planètes en dehors du système solaire. Chaque astronome y allait de sa théorie et les hypothèses les plus diverses avaient appris à cohabiter. Il a fallu attendre 1995 pour qu'une équipe suisse, menée par le Professeur Michel Mayor, découvre indirectement la première exoplanète. La technique employée est celle dite 'des vitesses radiales'. À savoir, la mesure de l'oscillation d'une étoile sous l'influence de l'attraction d'une planète orbitant autour d’elle (lire aussi l'article Drame exoplanétaire: une planète s'effondre sur son étoile). Elle ne permet pas d'observer la planète directement. Pourtant, c'est à l'aide de cette méthode que la plupart des exoplanètes ont été découvertes. La raison pour laquelle il a fallu recourir à une méthode indirecte est une question d'intensité lumineuse. Une planète, ne produisant quasi pas de lumière mais ne faisant que refléter celle de son étoile, par définition bien plus lumineuse, est donc beaucoup plus difficilement observable. Il a fallu élaborer des techniques indirectes qui permettent de dévoiler la présence d'une planète.

Évidemment, l'influence d'une planète sur son étoile dépendra de sa masse et de son éloignement. Plus elle est massive et plus son orbite est proche de son étoile, plus l'oscillation de cette dernière sera grande, et donc détectable. Raison pour laquelle la plupart des planètes découvertes aujourd'hui sont des géantes gazeuses. En 15 ans, les techniques se sont affinées, tant dans la mesure de la variation de la vitesse radiale que dans d'autres techniques de détection directes comme indirectes. Les astrophysiciens ont peu à peu découvert des planètes plus petites et orbitant à des distances plus éloignées de leurs étoiles. A côté des géantes gazeuses, le bestiaire planétaire compte maintenant dans ses rangs des planètes d'à peine quelques masses terrestres et dénommées "Super-Terres". "On commence à découvrir des vrais analogues de Jupiter, se réjouit Michaël Gillon. Il n'y a pas que l'affinement des techniques qui explique qu'on découvre à présent des planètes orbitant à une plus grande distance de leur étoile. Mais il faut observer une étoile parfois pendant plusieurs années avant de pouvoir déduire l'orbite de sa ou ses planètes sur base des vitesses radiales. Et il faut remettre les choses dans leur contexte : on a détecté la première exoplanète il y a à peine 15 ans…"

images tarantula nebula


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