Drame exoplanétaire : une planète s’effondre sur son étoile
Plusieurs centaines de planètes gravitant autour d’une étoile autre que notre soleil ont déjà été détectées depuis une vingtaine d’années de recherche. Mais celle qui vient d’être découverte, baptisée WASP-18b, sort du lot : elle est la première observée alors qu’elle est en train de s’effondrer sur son étoile, «juste avant» sa désintégration. Une publication dans Nature dresse le portrait de ce système planétaire quelque peu exotique. (1) Lorsqu’une planète gravite autour de son étoile, des effets de marée induisent un transfert d’énergie orbitale de la planète vers l’étoile qui voit sa rotation propre accélérée, perturbant en retour l’orbite de sa planète. «En réalité, c’est le rapport entre la période de rotation de la planète et de la période orbitale de l’étoile qui détermine si la planète s’éloigne ou se rapproche de son étoile, précise Michaël Gillon du département d'astrophysique, géophysique et océanographie de l'Université de Liège. Un cas semblable est celui du système Terre-Lune : comme la période de rotation de la Terre sur elle-même (24 heures) est inférieure à la période orbitale de la Lune (27 jours), la Lune s’éloigne de la Terre, à raison d’un peu moins de 4 mètres par siècle. Dans le cas de WASP-18b, c’est le contraire : sa période orbitale est de 0,9 jour alors que son étoile tourne sur elle-même en 5,6 jours. C’est pourquoi la planète se rapproche de son étoile, impliquant des tensions croissantes. Au bout d’un moment, l’équilibre hydrostatique sera rompu : la planète perdra sa forme sphérique et finira par se désagréger. Toute son enveloppe gazeuse sera arrachée et tombera progressivement sur son étoile.» Voilà le destin funeste de cette planète qui disparaîtra dans quelques centaines de millions d’années, bien avant sa jeune étoile. «Cette échelle de temps, astronomiquement très petite, signifie que statistiquement, nous avons une chance incroyable de voir cette exoplanète juste au moment où elle tombe sur son étoile.» (1) Hellier C., Anderson D. R., Collier Cameron A., Gillon M., Hebb L., Maxted P. F. L., Queloz D., Smalley B., Triaud A. H. M. J., West R. G., Wislon D. M., Bentley S. J., Enoch R., Horne K ., Irwin J., Lister T. A., Mayor M., Parley N., Pepe F., Pollaco D., Segransan D., Udry S., Wheatley P. J., 2009, «An orbital period of 0.94 days for the hot-jupiter planet WASP-18b», Nature. 2009-03-02173B |
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