Les origines du cancer du col de l’utérus
Plus de 500.000 femmes sont touchées par le cancer du col de l’utérus chaque année. On savait que ce cancer est quasi toujours lié à une infection par un virus de type papilloma ou HPV. Grâce aux travaux (1) de Michaël Herfs et ses collègues, on sait aujourd’hui que tout commence au sein de quelques cellules très précisément localisées dans le col et jamais observées jusqu’à présent. Et pourquoi ce type de cancer ne peut survenir qu’au sein de ces cellules et pas ailleurs. Un cancer dû à un virusMais il nous faut d’abord planter le décor. D’après les chiffres de l’OMS, le cancer du col de l’utérus est le 2ème cancer en fréquence chez les femmes. Il en touche annuellement 530.000 à travers le monde, et 275.000 en meurent, principalement dans les pays en développement. Dans les pays industrialisés, ces décès sont beaucoup plus rares, grâce à un dépistage simplissime et très efficace : le frottis de col. Réalisé idéalement tous les 3 ans chez toutes les femmes, du début de la vie sexuelle jusqu’à 65 ans, il permet de dépister les lésions précancéreuses (dysplasies) par examen au microscope de cellules prélevées avec une simple spatule sur le col utérin. Les dysplasies peuvent être éliminées par une intervention assez minime appelée conisation (on retire un morceau du col utérin en forme de cône). Savoir tirer parti des intuitionsLors des premiers contacts de Michaël Herfs avec Christopher Crum, 6 mois avant d’arriver sur place, il fut convenu qu’il travaillerait sur les dysplasies de grade 1, dont on sait que 85 à 90% régressent spontanément, sans que l’on puisse apporter d’explication à ce phénomène (lire Classification des cancers du col de l’utérus). C’est d’ailleurs pour cette raison que ces dysplasies sont rarement traitées au moment où on les découvre par dépistage; on préfère en général attendre d’abord 6 à 12 mois et refaire un test. C’est seulement alors, si la lésion n’a pas disparu, que l’on fait une biopsie, et éventuellement une conisation. Mais quand l’anatomo-pathologiste examine ces dysplasies de grade 1 au microscope, il lui est impossible de prédire quelles sont celles qui vont progresser et celles qui vont régresser. Michaël Herfs devait donc tenter d’identifier des marqueurs spécifiques qui permettraient d’affiner ce pronostic. Mais le destin lui réservait une surprise de taille… ![]() (1) A discrete population of squamocolumnar junction cells implicated in the pathogenesis of cervical cancer. Michael Herfs, Yusuke Yamamoto, Anna Laury, Xia Wang, Marisa R. Nuccia, Margaret E. McLaughlin-Drubin, Karl Münger, Sarah Feldman, Frank D. McKeon, Wa Xian and Christopher P. Crum |
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