Désigne le fait, pour un individu ou une sphère sociale d'activités, d'être gouverné par ses propres lois. Ces « lois » ne sont pas nécessairement des règles explicites, mais plus généralement des régularités, des tendances. L'autonomie du champ littéraire ou artistique est le résultat d'un long processus, amorcé à la Renaissance, battu en brèche à l'âge classique, puis relancé au début du XIXe siècle. Cette autonomie s'exprime notamment par le refus de mettre l'art ou la littérature au service d'exigences politiques ou morales et par le souci de situer dans le travail du langage l'essence de toute pratique artistique |
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Pascal Durand propose de nommer, à l'aide de ce concept, les normes proprement sociales auxquelles répondent les rites de la vie littéraire et, plus spécialement encore, les opérations formelles de la littérature. Le « sens des formalités » prêté à Mallarmé met en évidence la capacité montrée par ce poète à prendre réflexivement conscience et à tirer parti esthétique des contraintes sociales spécifiques auxquelles la poésie se voit soumise en régime d'autonomie. |
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Désigne, dans la sociologie de Bourdieu, l'adhésion forte, mais non délibérée, d'un agent social aux valeurs et aux régularités de sa sphère d'activité. |
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Processus ou disposition par lequel un sujet prend en considération ses propres procédures de pensée ou d'action. Dans l'ordre du langage poétique, la réflexivité désigne la mise en scène par le poème de ses propres opérations formelles. |