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Planck est à Liège !
29/05/2008

planck-en-routeCette fois, jusqu’en août, c’est le satellite complet qui est l’objet de vérifications et d’un étalonnage dans FOCAL 5. Son cœur - le télescope avec ses senseurs - sera exposé sous vide durant une phase de soixante jours, au cours de laquelle il devra atteindre une température de 0,1 K, soit - 273,05°C. C’est-à-dire un environnement très proche du zéro absolu ! Son instrumentation comprend deux yeux perçants qui vont observer la voûte céleste dans neuf longueurs d’onde afin de mesurer avec une précision inégalée la température du Rayonnement de Fond Cosmologique (RFC) ou «bruit de fond» du Cosmos. Le détecteur LFI (Low Frequency Instrument) va observer dans le domaine des micro-ondes (30 GHz -77 GHz), tandis que l’ensemble HFI (High Frequency Instrument) de 36 détecteurs va mesurer l’énergie rayonnante dans l’infrarouge très lointain et dans les micro-ondes (100 GHz - 857 GHz). Le CSL doit qualifier et certifier que les détecteurs dans le vide sont sensibles à des variations de température de quelques millionièmes de degré.

L’incontournable examen de passage

La particularité de Planck, ce qui en fait sa complexité, est que sa charge scientifique doit être maintenue à une température extrêmement basse pendant les 18 mois de sa mission spatiale. C’est la condition sine qua non pour mesurer, par des relevés précis et avec une résolution inégalée, le fond diffus cosmologique. La responsabilité du CSL est cruciale et délicate : c’est à ses équipes de chercheurs, ingénieurs et techniciens, assistés par des spécialistes de l’ESTEC et de Thales Alenia Space, qu’il incombe de donner le bon à tirer. Muni de ce «laisser-passer», Planck, accompagné de son «compagnon» Herschel, sera expédié par avion en Guyane pour son lancement par une Ariane 5.

Préparatifs

Cette ultime campagne d’essais du satellite Planck fait l’objet de tous les soins. Isabelle Domken, ingénieur industriel et chargée depuis vingt ans des tests de systèmes spatiaux, dirige l’équipe du CSL qui a préparé le simulateur FOCAL 5. Elle veille à ce que l’observatoire des débuts du Cosmos passe son crucial examen de passage dans des conditions excellentes. Elle nous rappelle que l’odyssée liégeoise de Planck a débuté en 2001 avec une étude de faisabilité qui a démontré que le CSL avait la capacité de tester le satellite complet. Il a fallu aménager l’infrastructure pour son accueil (construction d’une aile supplémentaire, agrandissement de l’aire de déchargement), investir dans de nouveaux équipements (liquéfacteur d’hélium, système de rails devant la cuve pour y intégrer le satellite, double tente thermique, dispositifs de sécurité), assurer la formation d’ingénieurs aux activités en cryogénie.

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