Sous-titré Roman de ma douzième année, «La guerre des boutons» est publié au Mercure de France en 1912. Il raconte la guerre, dont les trophées sont les boutons arrachés aux ennemis, que se livrent deux bandes d’enfants de la campagne française, issues de deux villages voisins, Verlans et Longeverne. Son auteur, Louis Pergaud était lui-même instituteur dans un petit village et le livre doit sans doute beaucoup à sa fréquentation des jeunes paysans peu instruits.

On retrouve dans le roman, souvent truculent, rabelaisien, l’esprit revanchard et nationaliste qui caractérise la société française de l’époque. Violents, méchants, à la limite de la perversité, les enfants de Pergaud sont lucides : «Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu’eux !», leur fait dire l’auteur à propos de leurs parents.

Né en 1882, Prix Goncourt 1910 pour son ouvrage «De Goupil à Margot», Louis Pergaud est porté disparu le 8 avril 1915 lors d’une offensive sur le front de la Meuse, à Marchéville . Son corps n’a jamais été retrouvé.