Les wallons à Versailles
Habiles graveursLe professeur Jean-Patrick Duchesne ouvre la partie consacrée à l'art par la synthèse de deux siècles de contribution wallonne à l'art en France. Il remarque d'emblée que "La principale caractéristique de la production artistique en terre romane de Belgique est l'extrême mobilité de ses créateurs." Les grands foyers artistiques européens, dont Paris, attirent évidemment les meilleurs de nos artistes. Le maître orfèvre Jean Warin (ou Varin, Liège 1607 – Paris 1672) est l'initiateur d'une avant-garde artistique liégeoise à Paris. Son ascension est favorisée par Richelieu qui le charge de mettre en œuvre la réforme monétaire voulue par Louis XIII. On lui doit de nombreuses pièces, médailles et bustes, dont celui du Cardinal de Richelieu qui orne la bibliothèque mazarine à Paris. D'autres études dans le livre s'attachent à ce personnage extraordinaire. Parmi les nombreux artistes qui s'établiront à Paris à sa suite, il faut citer le graveur Jean Waldor (ou Valdor, Liège, 1616-1675) qui deviendra un des artistes les mieux dotés par le Roi-Soleil. Il faut dire que ses Triomphes de Louis le Juste, XIII du nom, Roy de France et de Navarre sont une ode à la gloire de Louis XIII et de son jeune successeur. Un travail imposant, comprenant cent douze planches. La gravure est d'ailleurs une sorte de chasse gardée des Liégeois. Ils seront nombreux à y défendre leur art.
La présence wallonne à Paris et Versailles à cette époque doit évidemment beaucoup à la saga du trio Redouté. Tous trois sont nés à Saint-Hubert (respectivement en 1756, 1759 et 1766). L'aîné, Antoine-Ferdinand prépare le terrain pour ses frères. Le plus célèbre est Pierre-Joseph qui reste, à ce jour encore, le peintre botaniste le plus reconnu au monde. Léonard Defrance (Liège, 1735-1805) est un autre grand nom qui nous a laissé des scènes de genre comme des vues d'industrie ou des aspects de l'évolution sociale. Professeur émérite, Pierre Colman détaille le parcours de l'un de ces artistes, resté longtemps assez méconnu, le médailleur et sculpteur Gérard-Léonard Hérard (1636-1675). Il n'en reste malheureusement que peu de traces (même l'orthographe de son nom et sa date de naissance sont restées longtemps incertaines!).
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