Peu avant de mourir, le Roi d’Espagne Philippe II cède (acte du 6 mai 1598) les Pays-Bas à sa fille Isabelle qui devait bientôt épouser l’archiduc Albert. Dans les faits, il s’agit des seules provinces méridionales puisque les sept provinces du Nord, majoritairement protestantes, se proclament depuis 1579 comme formant un Etat souverain (les Provinces-Unies, dont l’indépendance n’est reconnue qu’en 1648).
Le règne d’Albert et Isabelle sur nos contrées dure de 1598 à 1621. Ils jouissent d’une relative indépendance par rapport à la couronne d’Espagne, même s’ils ont l’obligation de continuer la guerre contre les provinces du Nord. En 1609, ils signent cependant une trêve avec celles-ci. Ils la mettront à profit pour relever le pays de ses ruines. Mais c’est surtout la vie culturelle qui connaît une extraordinaire vivacité. L’architecture adopte le style baroque : basilique mariale de Montaigu, l’église jésuite Saint-Ignace à Anvers (devenue Saint-Charles Borromée à la suppression de l’ordre), église de la Trinité à Ixelles. C’est également l’apogée de l’école de peinture d’Anvers qui marque leur règne : Rubens, peintre officiel des archiducs, Van Dyck, Jordaens, Teniers le Jeune ou les fils de Pierre Bruegel participent à la renommée des Pays-Bas.
Le couple n’ayant pas eu d’enfant, lorsque Albert meurt en 1621, les Pays-Bas sont à nouveau placés sous la souveraineté directe de l’Espagne. Le « siècle de malheur », comme l’ont appelé les historiens, commence alors pour nos provinces.