"souvenir éclair"

La notion de « souvenir éclair » - flashbulb memories, en anglais - fut introduite en 1977 par Roger Brown et James Kulik, de l'Université de Harvard. De quoi s'agit-il ? De souvenirs ayant trait aux circonstances dans lesquelles on a pris connaissance d'un événement public important : la chute du mur de Berlin, l'explosion de la navette Challenger, les attentats du 11 septembre, etc.

Brown et Kulik ont centré leurs recherches sur l'assassinat du président Kennedy, montrant que beaucoup se souvenaient des personnes avec qui ils étaient, de l'endroit où ils se trouvaient, de ce qu'ils faisaient, au moment où ils l'ont appris. Selon les deux psychologues, les événements émotionnels donnant lieu à des souvenirs éclair enclenchent un mécanisme « spécial » d'enregistrement en mémoire. Il assurerait un encodage plus détaillé et plus exact du contexte dans lequel on a appris un événement public important et garantirait son maintien prolongé en mémoire.

Par la suite, de nombreuses autres études ont été consacrées aux souvenirs éclair. Elles ne sont pas en parfait accord avec les conclusions de Brown et Kulik. Si ces souvenirs particuliers sont souvent enregistrés de manière plus détaillée et plus durable, ils sont cependant susceptibles de renfermer des erreurs et des distorsions, de faire l'objet d'ajouts au fil du temps ou d'être progressivement amputés de certains éléments.