Kant, Emmanuel (1724 – 1804)

Philosophe allemand de toute première importance, dont l’influence continue à s’exercer, de nos jours, sur la pensée occidentale. Son œuvre foisonnante a abordé des sujets d’intérêt multiples, qui ont servi de base aux cours qu’il donnait à l’université de sa ville natale, Königsberg (alors en Prusse orientale, aujourd’hui Kaliningrad, en Russie). Sa réflexion a ainsi porté sur la physique, l’astronomie, la théorie de la connaissance (qui s’efforce de déterminer la portée et les limites de nos facultés cognitives), l’anthropologie, la philosophie politique, la philosophie du droit, la métaphysique, la théologie, l’esthétique, la morale.

Les trois branches principales de la philosophie d’Emmanuel Kant correspondent à ses ouvrages les plus célèbres. Critique de la raison pure, le socle de sa philosophie théorique, s’efforce de répondre à la question : Que puis-je savoir ?, tandis que Critique de la raison pratique et  Fondements de la métaphysique des mœurs abordent plutôt les questions : Que dois-je faire ? et Que puis-je espérer ? Enfin, Critique de la faculté de juger est considéré comme une œuvre fondamentale de l’esthétique moderne.

La philosophie de Kant a exercé une influence considérable sur l’idéalisme allemand (Fichte, Schelling,  Hegel), le spiritualisme français (Bergson), la pensée du XIXe siècle en général (Schopenhauer, Kierkegaard, Marx, Nietzche), la phénoménologie et l’existentialisme (Husserl, Jespers, Heidegger, Sartre, Levinas, Merleau-Ponty, Ricœur), la philosophie politique contemporaine (Habermas, Arendt, Luc Ferry) et la philosophie postmoderne (Foucault, Deleuze). La tradition rapporte qu’au moment de mourir, les derniers mots d’Emmanuel Kant furent : « C’est bien » (Es ist gut).