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Voyage au coeur des étoiles
06/05/2007

Premiers résultats

En mai 2007, CoRoT livrait déjà un jeu de données sismologiques issu de la première phase exploratoire. Elles concernent une étoile de type solaire. Du point de vue de l’astrophysique, elles n’apportent rien de révolutionnaire : on retrouve une gamme de fréquences de vibration analogues à celles de notre Soleil. C’est sur le plan technique que ces résultats se distinguent : une précision inférieure au millionième est atteinte, ce qui est déjà supérieur aux prévisions… alors que ces données ont été prises sur 60 jours seulement et n’ont pas encore été entièrement traitées. Les astrophysiciens espèrent encore gagner un facteur 10 en précision avec des observations sur 150 jours d’affilée et complètement corrigées.

Dans les prochains mois, les arrivées de données nouvelles devraient se succéder. Lorsqu’elles auront été complètement nettoyées des bruits parasites, l’équipe liégeoise qui entoure le Professeur Arlette Noels participera activement à leur interprétation. Au total, les observations recueillies par CoRoT nécessiteront plusieurs années de travail à notre équipe de théoriciens [1]… et à d’autres équipes belges dont celle du professeur Conny Aerts de la KULeuven, en étroite collaboration au sein du Belgian Asteroseismology Group, le BAG. Mais CoRoT n’est pas exclusivement dédié à l’astérosismologie…

Exomondes

Dès la fin des années nonante, la mission CoRoT s’est vue dotée d’un second volet. Cette époque-là voyait en effet la découverte des premières planètes en orbite autour d'étoiles autres que notre Soleil. On les appelle les exoplanètes. Les scientifiques comprenaient alors qu'en plus de sa vocation sismologique initiale, le satellite CoRoT allait être capable de détecter un très grand nombre de ces exoplanètes par la méthode des transits. Mercure soleilQuel est le principe ?Lorsqu’une planète orbitant autour de son étoile passe devant le disque stellaire de celle-ci, elle provoque une légère éclipse partielle de son étoile et donc une infime baisse de sa luminosité apparente.

Nous avons pu observer ce phénomène dans le Système solaire, lors du transit de Mercure en 2003 et celui de Vénus en 2004. Dans chacun des cas, la planète s’est interposée entre le Soleil et la Terre, donnant lieu à la traversée d’un petit disque noir sur le disque solaire.

Les astronomes s’attendent à ce qu’une exoplanète fasse baisser la luminosité apparente de son étoile de 1% si c’est une planète géante de type Jupiter ou de 0,01% dans le cas d’une petite Terre. Or, CoRoT a justement été conçu pour mesurer les très faibles variations de luminosité. C’est donc naturellement que la recherche d’exoplanètes est venue se greffer à la mission initiale de CoRoT.

[1] Pierre-Olivier Bourge, Patrick Eggenberger, Mélanie Godart, Andrea Miglio, Josefina Montalban, Olga Moreira, Arlette Noels, Richard Scuflaire, Sylvie Théado, Anne Thoul

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