Le site de vulgarisation scientifique de l’Université de Liège. ULg, Université de Liège

Le virus de Schmallenberg
25/07/2012

La salle d’autopsie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’ULg est renommée en Europe, notamment pour son grand nombre d’autopsies de bovins. Fort de cette réputation, l’équipe du laboratoire de Pathologie de l’ULg a reçu énormément de veaux présentant les signes cliniques caractéristiques d’une infection par le virus de Schmallenberg. « En pathologie, nous étudions les lésions sur les individus après la mort, d’abord au niveau macroscopique et ensuite au niveau microscopique », explique Mutien-Marie Garigliany. « Nous avons effectué des prélèvements systématiques au niveau de nombreux organes différents tels que les muscles, les organes internes, la peau etc. Et nous sommes en train d’étudier en détail quels organes sont atteints par le virus de Schmallenberg ». Car si les lésions sont les plus spectaculaires au niveau de l’encéphale, les nouveau-nés infectés présentent d’autres anomalies comme par exemple des atrophies musculaires. « Mettre au jour les organes que ce virus infecte nous aidera à comprendre sa biologie qui semble relativement complexe », continue le chercheur.

Hydrocephalie-hypoplasie

Neuf bovins sur dix infectés en Belgique

Enfin, Mutien-Marie Garigliany et ses collègues ont également entrepris des études sérologiques dont les résultats sont en passe d’être publiés dans la revue Emerging Infectious Diseases également (2). L’une vise à analyser à grande échelle quel est le pourcentage de vaches qui présentent des anticorps contre le virus de Schmallenberg et qui ont donc déjà été infectées par ce dernier. L’autre a pour objectif de détecter la présence d’anticorps contre ce même virus chez des veaux n’ayant pas encore ingurgité le colostrum. « Le colostrum est le premier lait maternel que tout mammifère boit. Il contient notamment des anticorps provenant de la mère. Ainsi, si des veaux qui n’ont pas bu ce lait présentent des anticorps contre le virus de Schmallenberg, ces anticorps résultent uniquement de la réponse immunitaire du veau in utéro », souligne le chercheur.

En ce qui concerne la première étude sérologique, les chercheurs ont notamment démontré que 90% des bovins adultes de Belgique sont séropositifs pour le virus de Schmallenberg. « Nous savons donc qu’une large majorité des bovins a été infectée par le virus fin de l’année dernière », reprend Mutien-Marie Garigliany. Pour ce qui est de l’étude sérologique portant sur les veaux, les résultats montrent, entre autres, que 30% des veaux cliniquement sains présentaient des anticorps contre le nouveau virus avant ingestion du colostrum. « Ces veaux ont probablement été infectés in utero à un moment tardif de la gestation et le virus n’a pas pu interférer avec leur développement », explique le spécialiste.

(2) Garigliany MM, Bayrou C, Kelijnen D, Cassart D, Desmecht D. Emerging Schmallenberg virus in domestic cattle, spring 2012. Emerging Infectious Diseases, 2012, in press.

Page : précédente 1 2 3 4 suivante

 


© 2007 ULi�ge