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Posidonies sous surveillance
07/06/2012

Chambre-benthique
Pour quelle raison? Rappelons que, à l'automne, les feuilles de l'herbier tombent et vont pourrir dans l'herbier pour former une couche de matière organique morte: la litière et dans une moindre mesure la matte. La litière se voit habituellement éjectée en-dehors de l'herbier sous l'effet des tempêtes hivernales. « Or, du fait de l'hiver très doux que nous avons connu en 2006-07, cette matière est restée dans l'herbier et y a pourri jusqu'au début du printemps, explique Alberto Borges. Nous faisons l'hypothèse que sa présence a ainsi bloqué une partie de la production primaire (développement des algues censées grandir au fond de l'herbier) à la façon d'une bâche que l'on aurait posée sur une pelouse pour empêcher l'herbe de pousser. Cette année-là, l'herbier a donc été moins productif qu'au cours des années qui ont suivi ». Les mesures captées à long terme sur la ligne de mouillage permettent d'observer comment des événements exceptionnels, principalement météorologiques, influencent le fonctionnement de l'herbier. « Dans un contexte où les modèles climatiques prévoient de moins en moins de tempêtes en Méditerranée en raison d'un déplacement du parcours normal des tempêtes en Atlantique Nord, le phénomène observé au cours de l'hiver 2006-07 peut, à condition d'extrapoler, donner une idée de ce qui pourrait se produire à l'avenir: davantage de pourrissement, et donc une diminution de la production primaire ». Les chercheurs poursuivent leurs observations, le dispositif de mesure reste en place. Avec un espoir : pouvoir observer un autre phénomène exceptionnel, tel un été caniculaire. A suivre donc.

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