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Rendez-vous avec Vénus
Les Anglais, furieux, retiennent quelques otages, tandis que Banks et Green arpentent l’île pour retrouver l’instrument. Alors qu’ils sont à la recherche d’un chef tahitien qu’ils soupçonnent, les deux compères voient soudain passer devant leurs yeux ébahis un indigène transportant une partie du quadrant sous le bras. Ils se saisissent de lui, et exigent d’être conduits devant le chef indélicat. Devant l’assemblée réunie, Banks fait un discours qui émeut les insulaires – ou est-ce plutôt le tonnerre déclenché par ses deux pistolets qui les impressionne ? – au point qu’ils finissent par rapporter, l’un après l’autre, tous les morceaux de l’instrument. Cook et Green bénéficient d’une météo superbe le jour du transit, et leurs observations – les seules prises au milieu du Pacifique – sont bien entendu de première importance. Cependant, la mission n’est pas terminée. Ils poursuivent leur expédition plus au sud-ouest, et découvrent la Nouvelle-Zélande, dont ils cartographient la côte pendant six mois. Ils repartent néanmoins, à la recherche du mythique continent austral : on pensait en effet à l’époque qu’il devait exister une grande terre dans l’océan Pacifique pour contrebalancer les terres de l’hémisphère boréal. Un peu plus à l’Ouest, ils rencontrent en effet un continent, l’Australie, dont ils cartographient 3 000 kilomètres de côtes en remontant vers le Nord. Ils atteignent la Grande Barrière de Corail, qui endommage gravement le vaisseau anglais, ce qui les contraint à faire escale à Batavia pour réparer les dégâts. Si Cook a réussi à écarter le spectre du scorbut pendant les longs mois passés en mer, il ne peut en revanche rien contre la malaria et la dysenterie qui exterminent ses hommes durant cette escale. Ils finissent par rentrer, toutes leurs missions accomplies, le 13 juillet 1771. L’équipage n’est pas sorti indemne du voyage : sur les 94 hommes embarqués, seuls 56 reviennent au port, et l’astronome Green n’en fait pas partie. Cook ne lui survivra que peu de temps : il repart en expédition, et meurt finalement, assassiné par les indigènes des îles Sandwich (aujourd’hui Hawaii) en 1779. 4.3. Et ailleurs… l’honneur perdu de Maximilien HellTout ne fut pas aussi drôle, comme le prouve l’histoire de Maximilien Hell, jésuite hongrois qui avait observé le transit de 1761 depuis Vienne. Il est invité par le roi de Danemark-Norvège à venir observer le passage de Vénus de 1769 depuis l’île de Vardø. Intéressé, Hell quitte Vienne le 28 avril 1768 avec un collègue jésuite ; ils sont rejoints en route par un astronome danois et un botaniste. Cette singulière compagnie arrive à destination le 11 octobre 1768. Le jour du transit, le ciel quelque peu nuageux s’entrouvre aux instants cruciaux, l’entrée et la sortie de Vénus. Heureux, ils entonnent un Te Deum et tirent un coup de canon pour remercier le ciel. |
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