Avec le basculement du monde de l’Ouest vers l’Est et la montée en puissance de la coopération Sud-Sud, la coopération au développement a subi un bouleversement important. Celui-ci est abordé dans un ouvrage (1) collectif  qui tente de cerner ce tournant et ses conséquences. Ce « basculement du monde » est particulièrement abordé dans la première partie du livre. Il faut se faire une raison : « la prétention (de l’occident) à généraliser son modèle de développement au reste du monde », est anachronique selon Arnaud Zacharie, collaborateur à l’Université de Liège et directeur de l’ouvrage. D’autant que, et c’est l’objet de la deuxième partie, cette prétention « bute sur les frontières écologiques de la planète ». La coopération a-t-elle dès lors un avenir ? A première vue, non ! Crise économique, terrorisme, afflux –du moins est-ce perçu comme tel- de réfugiés ont pour conséquence un repli sur soi (ce qu’ont traduit le Brexit et les élections américaines, par exemple). Mieux même, l’extrême pauvreté ne cesse de reculer, les inégalités Nord-Sud diminuent, l’éducation progresse, rendant la coopération moins nécessaire aux yeux de beaucoup.  La coopération doit donc se renouveler et s’adapter à une nouvelle géographie. Avec, pour l’Université de Liège, des contributions de Sebastian Santander, Pierre Ozer, François Gemenne et Sophie Wintgens.

(1) La nouvelle géographie du développement, Arnaud Zacharie (sous la dir. de), Editions Le Bord de l’Eau, collection La Muette, 2016.