Un salarié, ça se prête un peu, beaucoup, énormément…
Dans l’évaluation continue qu’elle mène sur ces expériences, elle constate cependant que les salariés mutualisés se déclarent plutôt heureux « Certes, environ un tiers arrêtent rapidement, soit parce qu’il s’agissait pour eux d’une solution transitoire, soit parce qu’elle ne leur correspond pas. En revanche, ceux qui restent semblent heureux de leur parcours. Ils s’investissent beaucoup dans les entreprises où ils travaillent. De plus, ils ont le sentiment de pouvoir compter sur un emploi stable puisqu’en cas de ‘baisse de régime’ chez un de leur employeur, ils savent qu’ils poursuivront leur travail chez un autre et que leur avenir ne dépend pas que d’une seule firme », remarque-t-elle. Alors que généralement, le découplage entre employés et utilisateur est synonyme de précarité sociale, ici, le système fait office de levier de sécurité. « A Job'Ardent, nous n’avons jamais licencié », souligne-t-elle. Et si un employeur a souhaité cesser une collaboration avec un salarié, une autre entreprise a pris le relai… De nouveaux métiersEnfin, parmi les nouveaux enjeux, Virginie Xhauflair pointe l’émergence de métiers de l’accompagnement de ces dispositifs de mutualisation. Généralement, l’idée d’un GE vient de l’extérieur : elle est portée par une Chambre de commerce, une collectivité locale, une entreprise d’insertion, des bureaux de conseil, une agence d’intérim. Le pari consiste à faire prendre la greffe entre des entreprises et à les faire s’approprier le projet. "Leur engagement est généralement le gage du succès du GE", insiste l’anthropologue. Les formules magiquesUne expérience bruxelloise et liégeoise positive, ainsi qu’un GE développé dans le secteur maraîcher : en Belgique, la mutualisation de main-d’œuvre est loin de ressembler à une succes-story de grande ampleur. Pourrait-on améliorer ce constat ? « La philosophie actuelle des GE en Belgique et leur cadre juridique ne favorisent pas leur développement. De plus, ce dispositif, porté par des tiers, reste encore méconnu des entreprises. Enfin, le partenariat, qui est au cœur de ce dispositif, n’est peut-être pas encore entré dans nos mentalités » admet Virginie Xhauflair. Inutile de nier, également, que la complémentarité fait naître un nombre certain de contraintes supplémentaires que les entreprises devront assumer. « Sans réelle motivation des employeurs, inutile d’espérer que l’expérience va fonctionner ! », confirme l’anthropologue. |
|
|||||||||||||||||||||
© 2007 ULi�ge
|
||