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Les méandres de l'oubli
22/05/2012

Activités nocturnes

Région-hippocampeEn février 2011, une étude menée au CRC (publication dans The Journal of Neuroscience(2)) s'était penchée sur le possible rôle du sommeil dans l'opération de tri entre des informations importantes (à retenir) et des informations sans réelle pertinence (à oublier). Le protocole expérimental utilisé par les chercheurs préfigurait celui qui fut mis en œuvre pour les travaux publiés plus tard dans Plos One : des volontaires se voyaient présenter des mots qui devaient être retenus et d'autres, qui devaient être oubliés. Après avoir été confrontés à l'ensemble des items, la moitié des participants put dormir la nuit suivante tandis que l'autre moitié fut privée de sommeil. Trois jours après l'apprentissage, les sujets furent conviés à un test de mémoire portant sur l'ensemble des mots présentés, lesquels cohabitaient avec un nombre équivalent de mots contrôles. Pourquoi ce délai de trois jours ? Pour éviter que la fatigue n'influe sur les performances et les activations cérébrales des participants restés en état d'éveil la nuit après l'apprentissage.

L'activité cérébrale des participants fut enregistrée par IRMf, en particulier lors de la phase d'encodage. Il apparut que, chez les sujets ayant dormi et uniquement chez eux, l'activité de l'hippocampe était prédictive du devenir des informations. Si l'hippocampe était plus actif lors de l'apprentissage des mots à retenir que lors de celui des mots à oublier, il manifestait également, au sein du seul groupe des « dormeurs », une activité plus intense pour les mots à retenir qui avaient effectivement été retenus que pour leurs homologues qui avaient été involontairement oubliés. Cette corrélation n'était pas observée chez les sujets ayant été privés de sommeil après la phase d'apprentissage, de sorte qu'on peut considérer que l'hippocampe consolide certaines informations durant le sommeil, spécialement celles qui sont importantes pour le sujet. Le sommeil s'avère donc capital dans la sélection et la mémorisation à long terme de telles informations.

(2) G. Rauchs, D. Feyers, B. Landeau, C. Bastin, A. Luxen, P. Maquet, F. Collette, Sleep Contributes to the Strengthening of Some Memories Over Others, Depending on Hippocampal Activity at Learning, dans The Journal of Neuroscience, 31(7), 2563-2568, 2011.

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