Coup de projecteur sur la bactérie Escherichia coli
En mai 2011, l’Allemagne a dû faire face à une contamination par « la bactérie E. coli EHEC ». Près d’un an plus tard, des scientifiques publient une synthèse mettant en lumière les véritables causes de cette catastrophe qui a longtemps suscité beaucoup de questions et d’approximations. Dans cette publication, les chercheurs proposent également une nouvelle nomenclature qui devrait permettre de mieux distinguer les différentes souches de la bactérie, souvent confondues et pourtant bien différentes. Souches animales versus souches humainesPrès d’un an après l’épidémie, une équipe de scientifiques spécialisés en médecines humaine et vétérinaire publie un article (1) synthétisant son émergence, la recontextualisant, tant du point de vue de la médecine humaine au sens large que de l’épidémiologie, de la médecine vétérinaire et de la bactériologie. « La première finalité de l’article, explique Jacques Mainil, Professeur en bactériologie à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Liège, était de remettre l’église au milieu du village. Il y a eu beaucoup de courts-circuits, de rumeurs, d’erreurs et d’incompréhensions autour de cette épidémie. Noyé dans ce florilège d’informations approximatives, le grand public, tout comme une grande partie de la communauté scientifique, n’avait pas les clés pour comprendre les causes de cette catastrophe. » Une première erreur en cas d’épidémie due à une intoxication alimentaire est de systématiquement condamner l’animal. Ce réflexe accusateur est conditionné par l’existence d’une souche courante de la bactérie E. coli, la souche EHEC O157:H7. Cette souche peut en effet être présente dans l’intestin des bovins, et d’autres ruminants, qui ne souffrent cependant pas de maladies dues à leur présence : les animaux sont dits « porteurs sains ». Lors de la phase d’abattage, la souche EHEC O157:H7 peut malheureusement contaminer la viande destinée à la consommation. Si le produit n’est pas bien cuit ou bien conservé au frais, elle prolifère, se multiplie, et suite à l’ingestion par un être humain, s’attaque à son système intestinal causant des diarrhées éventuellement hémorragiques, avant de provoquer des lésions des reins chez certains individus. Cette souche, trivialement appelée « la bactérie du hamburger », contamine assez fréquemment des hommes et des femmes : il peut s’agir de cas ponctuels ou de grandes épidémies, selon la source de la contamination. (1) Piérard D., De Greve H., Haesebrouck F., Mainil J.G. O157:H7 and O104:H4 Vero/Shiga toxin-producing Escherichia coli: respective role of cattle and humans. Vet. Res., 2012, 43:13. |
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