XVIIème siècle : courage, les précurseurs !
Inquisition : la torture, voire le bûcherL’univers mental et social de l’époque reste saturé par le religieux, et les savants ne peuvent échapper à cette réalité prégnante. Il n’est donc pas inutile de rappeler, parmi d’autres paradoxes révélateurs, que Galilée a failli se faire moine et que Pascal a dénoncé un chrétien rationaliste aux autorités ecclésiastiques. Les confrontations avec le dogme sont pourtant bien réelles. L’interdiction du système de Copernic est emblématique. Quand Galilée rend publiques ses convictions coperniciennes, il y renonce devant le tribunal de l’Inquisition, lors de son procès en 1633, et doit prononcer une formule d’abjuration préparée par le Saint-Office. Mais ce procès a un retentissement considérable et contribue à inhiber des générations de savants résidant en terre catholique. Non sans raison, si l’on ose dire : le philosophe italien Giordano Bruno, également poursuivi par l’Inquisition pour ses idées coperniciennes, finit sur le bûcher, brûlé vif en 1600 après huit années de procès. L’emmerdeur est puniLa prudence s’impose d’autant plus que les autorités civiles et ecclésiastiques installent des systèmes de contrôle de l’imprimé. La censure s’impose souvent a priori. En France, tous les livres doivent être dotés du privilège royal et porter le nom de leur auteur et de leur imprimeur. Les peines sont lourdes, particulièrement pour les imprimeurs contrevenants. Pour prévenir le danger, il faut savoir ce qui est toléré et ce qui ne l’est pas. Ce qui, sous l’Ancien Régime, n’a rien d’évident ! Mais la censure n’a pas que des inconvénients, car l’interdiction d’un livre garantit souvent son succès. Ainsi, la Critique générale du philosophe protestant Pierre Bayle, imprimé aux Provinces-Unies, est une réfutation de l’Histoire du calvinisme du jésuite Louis Maimbourg. Ce dernier multiplie, avec l’insistance d’une guêpe, les pesantes démarches pour en interdire la diffusion. L’officier de police importuné par Maimbourg décide alors de punir le fâcheux en lui rendant justice au-delà de ses espérances. Il fait annoncer, par tous les crieurs publics de Paris et par 3.000 affiches, la destruction des exemplaires de la Critique générale qui ont pu être confisqués. Dès le lendemain, tout le monde cherche à en obtenir une copie ! |
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