Voyage[s] à travers le thymus
Heureusement car la réponse jaillit lors d’une conversation informelle, un soir, avec des collaborateurs de son laboratoire : l’ocytocine ne se comporterait pas dans le thymus comme une neuro-hormone sécrétée mais comme un antigène du soi qui « présenté » aux lymphocytes T pendant leur éducation à la tolérance au sein du thymus. Cette hypothèse s’est confirmée expérience après expérience. En fait, une protéine transporte l’ocytocine jusqu’à l’extrémité de la cellule thymique où elle a été produite (synthétisée) mais elle n’est pas sécrétée (expulsée) de cette cellule. L’ocytocine n’est pas « apprêtée » comme une neuro-hormone en vue d’une sécrétion mais comme un antigène qui est présenté aux lymphocytes T à la surface externe des cellules thymiques ; il n’y donc pas besoin de sécrétion. C’est de cette manière que l’ocytocine « éduque » en quelque sorte les lymphocytes. Les travaux suivants de son équipe vont aussi démontrer que le thymus joue un rôle unique dans l’éducation du système immunitaire à reconnaître et à tolérer les grandes familles d’hormones (comme celle de l’insuline). Dès lors, il devenait évident que le thymus joue un rôle actif dans l’établissement de la tolérance immunitaire vis-à-vis du soi, apportant ainsi un début de réponse à une question qui taraude les immunologistes depuis des décennies : pourquoi et comment notre système immunitaire, si prompt à dégainer ses armes contre tout corps étranger (le « non soi »), est-il mis dans l’impossibilité d’agresser l’organisme qui l’héberge (le « soi »). Lire également> Diabète : le virus qui rend intolérant à l’insuline. |
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