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Evaluer le stress du cheval
19/03/2012

Le cortisol salivaire comme indicateur de stress

Dès 2006, Marie Peeters, encadrée par les professeurs Marc Vandenheede (Faculté de Medecine Vétérinaire – Ethologie vétérinaire et Bien-être des Animaux) et Pascal Poncin (Faculté des Sciences, Unité de Biologie du comportement)  de l'ULg, se livre à une première « Appréciation comportementale et physiologique du niveau de stress chez les chevaux domestiques hospitalisés », qui servira de tremplin à la recherche doctorale. Pendant six mois, la mémorante suit 13 chevaux hospitalisés en clinique équine dans le contexte d'une intervention chirurgicale bénigne. Le tempérament de l’animal, ainsi que son niveau de stress, généré par les manipulations et l'environnement de la clinique, sont évalués pendant la durée de l’hospitalisation. La qualité de l'induction et du réveil, étapes balisant l'anesthésie générale et considérées comme des moments « particulièrement sensibles », ont également fait l’objet d’un suivi et d’une appréciation qualitative. A défaut de pouvoir interroger directement l'animal sur ce qu'il ressent, la chercheuse s’est alors basée sur des indices mesurables dont on sait par ailleurs qu'ils sont associés au stress. En l'occurrence, des variables physiologiques, comme le dosage d'hormones ou la mesure de la fréquence cardiaque et de sa variablité, mais aussi des variables comportementales, mesurées au repos et lors de tests de réactivité face aux humains ou à un objet nouveau. « Tenant compte du fait que les mesures du stress peuvent être altérées par des facteurs autres que la situation stressante — une maladie ou un effort, par exemple — il n'est pas conseillé de se baser uniquement sur l'analyse d'une fonction physiologique », explique Marie Peeters. « En situation de stress, la réaction du cheval est à la fois d'ordre comportemental - modification des comportements habituels - et physiologique, impulsée par le système nerveux : augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, diminution de la digestion, etc. »

Heureusement – pour les chercheurs…-, une des réponses au stress est neuro-endocrine, impulsée par l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA): à la vue de l'élément stressant, cet axe est stimulé. Ceci provoque une sécrétion accrue de diverses hormones dont le cortisol, largement reconnu comme étant directement lié au niveau de stress, tant chez l’homme que chez le cheval. Dans le sang, la majorité du cortisol se fixe à des protéines et une faible portion reste libre. En situation de stress, ce cortisol lié augmente légèrement, jusqu’à saturation, tandis que le cortisol libre  augmente plus fortement.

diffusion-cortisolCe cortisol non lié va quitter les vaisseaux sanguins et se retrouver dans les tissus et dans la salive. « Au-delà du fait que, méthodologiquement, le prélèvement de salive soit indolore et plus aisément conservable que le prélèvement de sang, la concentration en cortisol salivaire représente mieux l'importance d'un stress que celle mesurée dans le sang. Pour un même stress, la concentration en cortisol augmente d'un facteur 10 dans la salive pour un facteur 1 dans le sang » explique Marie Peeters.  « Les objectifs de ce travail de fin d’étude étaient d’apprécier le niveau de stress d’un cheval hospitalisé – via des mesures comportementales et physiologiques -, d’évaluer son tempérament et de mettre ces mesures en relation avec la qualité de l’induction et du réveil ».

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