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Chansons de gestes
03/04/2012

Le dispositif 3D Codamotion est aisément transportable et pourrait essaimer du laboratoire vers les terrains de sport. Son utilisation nécessite néanmoins des conditions de luminosité particulières qui le rendent rarement exploitable en extérieur. D'où, alors, le recours au second type de systèmes optiques : la vidéo, qui travaille en 2D comme un caméscope. Le cas échéant cependant, par le couplage de plusieurs caméras 2D, on arrive également à reconstituer le mouvement dans ses trois dimensions. « On pourrait considérer que les systèmes optoélectroniques permettent une approche presque microscopique du mouvement, tandis que les caméras vidéo, une approche plus macroscopique », commente le professeur Jean-Louis Croisier, président du département des sciences de la motricité à la faculté de médecine de l'ULg. Et d'ajouter : « Tout dépend évidemment de l'information qu'on souhaite recueillir. Si elle ne doit pas être très pointue, la 2D suffit souvent. Elle permet en outre à l'entraîneur et à l'athlète de visualiser directement le geste étudié et son évolution lors des tentatives de correction. » Inutile de préciser que les technologies 2D et 3D sont complémentaires.

Le LAHM dispose de plusieurs caméras 2D gérées par un logiciel sophistiqué baptisé Dartfish. Elles sont à même de fournir 50 images par seconde. Le laboratoire s'enrichira sous peu d'une caméra d'une capacité supérieure à 200 images par seconde.

Analyse-Marche

Cap sur la synergie

Autre élément indispensable aux travaux de biomécanique : la plateforme de force. Celle-ci permet de mesurer les appuis exercés sur le sol. Dans le cas d'un saut, par exemple, elle peut rendre compte de la manière dont le sauteur gère son impulsion : vitesse sur la planche d'appel, temps d'impulsion, analyse de la poussée, etc. Les plateformes de force sont généralement intégrées au sol, de sorte que l'athlète n'est nullement perturbé par leur présence. Au LAMH, le couloir sur lequel s'effectuent les mesures est composé d'une succession de caissons interchangeables. Selon le type de sport ou la nature des travaux projetés, il est donc possible de placer les plateformes de force à l'endroit le plus approprié.

« Très prochainement, le laboratoire sera équipé d'un tapis roulant qui permettra d'étudier comment évolue le geste du coureur sous l'effet de la fatigue », dit Jean-Louis Croisier. Par surcroît, enregistrant l'activité électrique des muscles, les techniques électromyographiques, bientôt disponibles au LAMH, serviront à identifier les stratégies motrices mises en œuvre dans l'accomplissement de tel ou tel mouvement. Elles autoriseront aussi la comparaison, pour un même geste, des patrons d'activité musculaire recrutés selon le niveau d'expertise des sportifs - débutants, athlètes confirmés... La définition d'un index de fatigabilité musculaire sera également possible.

Toutes les techniques disponibles au sein du LAMH sont unies par une relation de complémentarité. La modélisation du geste sportif est appelée à naître de la synergie des informations livrées par chacune d'elles et traitées par des logiciels spécialisés. Afin de faire face à la complexité des procédures et de stimuler l'innovation dans les approches de modélisation, le laboratoire de l'ULg s'est voulu multidisciplinaire. Il a conçu un projet transversal porté par la faculté de médecine (professeurs Jean-Louis Croisier et Bénédicte Forthomme) et la faculté des sciences appliquées (professeurs Olivier Brüls, Serge Cescotto et Vincent Denoël).

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