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Chansons de gestes
03/04/2012

Service tennis 3DDans une discipline donnée, la comparaison entre sportifs experts et non experts constitue un axe de recherche passionnant. Dans certains cas, on peut également prédire les performances maximales de l'athlète. Ainsi, au début des années 1980, des études, dont une des chevilles ouvrières fut Yvon Brénière, de l'Université de Paris XI-Orsay, ont permis de prévoir au kilogramme près le record individuel d'un groupe d'haltérophiles pour l'arraché à deux bras. Cependant, il va de soi que ce type de prédictions ne marche qu'avec des gestes relativement simples. Elles ne sont pas encore d'actualité pour la performance d'un gymnaste aux anneaux ou d'un sauteur à la perche. On ne peut tout prévoir et la biomécanique laisse encore une large place au « feeling » dans la programmation et le suivi de l'entraînement sportif.

L'athlète, dans sa recherche de performance, a souvent tendance à mettre davantage l'accent sur les composantes motrices du geste à accomplir que sur ses composantes posturales. Or la position de départ conditionne largement le mouvement. C'est pourquoi la biomécanique explore les liens entre posture et exécution du mouvement. « Tout se passe comme si le sujet disposait d'une capacité posturo-cinétique », nous disait, il y a quelques années, Gilles Dietrich, alors responsable du Laboratoire des neurosciences à l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP - France).

Il y a une vingtaine d'années, des études avaient d'ailleurs montré que, pour les épreuves de sprint, en athlétisme, une position du corps plus avancée lors du départ augmentait le recul du barycentre des appuis et, partant, la vitesse lors des premières foulées. Plus favorables sur le plan de la performance, une telle position était néanmoins plus déséquilibrante. Aussi son adoption allait-elle de pair avec des programmes de musculation spécifiques, en particulier au niveau du tronc et des bras. Voilà comment la biomécanique a orienté le développement musculaire de toute une génération de sprinters...

Le monde infrarouge

Jusqu'il y a peu, l'Université de Liège ne possédait pas de laboratoire dédié à l'analyse du mouvement humain. Parallèlement, l'ADEPS regrettait qu'il n'existât, en Communauté française, aucun laboratoire suffisamment performant pour encadrer les élites sportives. Ce double constat aboutit à la création du LAHM, dont le matériel fut financé par la Communauté française (plus de 200.000 euros) et l'aménagement, au sein de la faculté des sciences appliquées de l'ULg, par l'université elle-même (environ 150.000 euros).

Le nouveau-né, dont l'inauguration officielle a eu lieu en mars 2012, est suffisamment vaste pour accueillir des athlètes de nombreuses disciplines, dont des sprinters et des footballeurs. Il dispose notamment d'une piste de course d'une longueur de 27 mètres, laquelle peut être allongée de 6 mètres. Quant à ses outils de mesure, les systèmes optiques et les plateformes de force, ils sont à la pointe du progrès. Sous peu viendra s'y adjoindre l'électromyographie.

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