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Des éponges fossiles
21/02/2012

Morphologie, genre et distribution

Si les stromatoporoïdes ont longtemps représenté une énigme pour les paléontologues - ils ont été rangés dans sept règnes animaux différents avant d'être considérés comme un groupe particulier d'éponges, les calcispongiaires, éponges au squelette massivement calcifié -, on les étudie déjà dans les années 1950, notamment en Belgique. Pionnier, le géologue belge Marius Lecomte leur consacre un ouvrage entier en 1952 : "Les stromatopores du Dévonien moyen et supérieur du bassin de Dinant". "Son travail est très important et est une référence pour les chercheurs, encore à l'heure actuelle, fait remarquer Anne-Christine Da Silva. Il n'a cependant plus jamais été actualisé, les stromatoporoïdes du Frasnien de Belgique n'ont depuis plus jamais fait l'objet d’une étude d'envergure". L'étude de Lecomte laisse également un léger goût de trop peu. "Marius Lecomte dresse un inventaire des stromatopores sans pour autant les relier à une zone particulière. Il manquait donc un lien entre l'environnement et le stromatopore." C'est ce chaînon que la chercheuse va faire apparaître. Anne-Christine Da Silva retourne donc sur le terrain. Elle échantillonne quatre affleurements, principalement : Tailfer (Namur), Prayon (Liège), la carrière de la Boverie (Rochefort) et Villers-le-Gambon. Un mois de prélèvements et plusieurs centaines d'échantillons plus tard, la chercheuse s'en va rejoindre à Londres un spécialiste reconnu des stromatoporoïdes, Steve Kershaw de la Brunel University. Ensemble, en se basant entre autre sur les travaux de Marius Lecomte pour l'identification des fossiles, ils décrivent la faune de stromatopores telle qu'elle s'est développée dans les environnements très différents rencontrés au Frasnien en Belgique - lagon, récif et zone profonde - en faisant un relevé des différentes espèces, de leur morphologie ainsi que de leur état de conservation. "Nous les avons ensuite reliés aux différents environnements, poursuit la jeune géologue avant de présenter ses premiers résultats : il apparaît que les genres que nous avons pu observer - treize, au total - ainsi que la morphologie des fossiles varient selon les environnements: les stromatopores à morphologie lamellaire s'observent ainsi dans les zones profondes et calmes caractérisées par un apport en particules fines (calcaire, boue, argile) important, les formes globulaires en faible profondeur d'eau et les formes branchues sont présentes dans la plupart des environnements."

Petit-recif

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