Post-doctorante au Laboratoire de Pétrologie sédimentaire, Anne-Christine Da Silva s'intéresse au Frasnien depuis plusieurs années déjà. Deux de ses récents articles lui ont valu le prix Edmond de Selys Longchamps, récompense quinquennale décernée par l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique. Elle y aborde notamment l'environnement récifal qui s'est développé en Belgique à cette époque. "On parle d'une plateforme carbonatée : avec une succession d’environnements classiques - à savoir le lagon, la barrière récifale et la zone profonde plus argileuse. Cependant la plate-forme qui s'est formée chez nous est un peu particulière, pointe d'emblée la chercheuse  car on trouve dans la zone profonde des mudmounds ou monticules carbonatés, sortes de poches de carbonates qui atteignaient des tailles kilométriques. Au sein de la plateforme carbonatée, le récif est un élément primordial. C'est au sein du récif que la diversité est la plus grande. Son étude fournit donc le plus d'informations sur la faune marine ancienne. Mais les récifs sont également des écosystèmes extrêmement sensibles aux conditions environnementales, et le moindre changement les affecte - on le voit aujourd'hui avec la fragilisation des grandes barrières de corail. Les récifs fossiles peuvent donc nous renseigner sur les climats du passé. Ils sont aussi de grands consommateurs de CO₂. D'où l'intérêt de comprendre leur fonctionnement et leur évolution à l'heure des changements qui menacent de nous toucher. "

Le travail de la jeune chercheuse liégeoise s'est focalisé plus particulièrement sur de petits habitants des milieux récifaux: les stromatoporoïdes, des éponges fossiles. Les stromatoporoïdes étaient les principaux organismes récifaux de l'époque frasnienne. Leur forme générale était soit lamellaire, branchue ou globulaire. Anne-Christine Da Silva s'est lancée dans l'entreprise considérable d'en décrire la faune en détails et d'en étudier la distribution au sein de la plateforme carbonatée de Belgique.