Le piranha prévient avant d’attaquer

La seconde partie de l’étude consistait à étudier dans quelles conditions environnementales les piranhas émettent des sons. L’équipement nécessaire à la démonstration ? Quelques piranhas (on en trouve dans le commerce), un aquarium, un hydrophone (c’est-à-dire un micro waterproof), une caméra et beaucoup de… patience ! Le but ici était d’associer les comportements des poissons avec des sons caractéristiques. Après avoir longuement analysé les images et les sons enregistrés, les chercheurs liégeois ont dégagé trois sons manifestement liés à des manœuvres agressives. La première de ces manœuvres est appelée « frontal display ». Quand deux piranhas se font face, ils émettent une sorte d’aboiement d’intimidation. Si cela ne suffit pas, le piranha se met à tourner autour de son adversaire et il produit alors un bruit apparenté à un battement de tambour. La dernière étape de la parade agressive consiste à claquer les mâchoires dans le vide. Contrairement aux deux premières productions sonores, celle-ci ne provient pas de  la vessie natatoire, mais plutôt de sa bouche. Et si tous ces coups de semonces ne suffisent pas, place alors à la vraie bagarre !

Une nouvelle étude en cours au laboratoire de Morphologie fonctionnelle et évolutive vise à étudier la production de sons selon la taille des piranhas. C’est lors d’une de ces manipulations que Sandie Millot a eu le doigt cisaillé. « Nous voulons aussi étudier l’ultrastructure des muscles soniques, » explique Eric Parmentier.