L’orientation sexuelle sous toutes ses coutures
La concordance d’orientation sexuelle chez les jumeauxEn parallèle à l’étude de l’influence des hormones sur l’orientation sexuelle, de nombreuses recherches se focalisent sur l’influence de la génétique sur l’homosexualité. « On sait que cette influence existe car si on regarde des lignées familiales où un premier individu s’avère être homosexuel, la probabilité que d’autres membres de la famille soient homosexuels également est augmentée par rapport à la moyenne observée au sein de la population », explique Jacques Balthazart. On pourrait tout naturellement se dire que c’est une question d’éducation ou d’environnement familial mais c’est sans compter sur un certain nombre d’études réalisées sur des jumeaux dizygotes et monozygotes. « La concordance dans l’orientation sexuelle des jumeaux est bien meilleure chez les « vrais » jumeaux que chez les « faux » jumeaux », souligne le Professeur. « Il y a 65% de concordance de l’orientation sexuelle chez les jumeaux monozygotes contre 18% de concordance chez les dizygotes ». Mais la génétique n’explique donc pas tout puisqu’il n’y a « que » 65% de concordance chez deux personnes qui ont un génome quasi identique…Qu’il s’agisse des hormones, de la génétique ou de l’épigénétique, les facteurs biologiques ne permettent pas séparément d’expliquer à 100% l’origine biologique de l’homosexualité mais ils constituent ensemble un faisceau d’arguments montrant que l’influence biologique est certainement très importante. Le chromosome X épingléEn ce qui concerne les gènes de prédisposition à l’homosexualité, différents groupes de recherche se penchent sur la question mais rien n’est encore très clair jusqu’à présent. « Il semble qu’il ne s’agirait pas d’un seul gène responsable mais qu’ils sont multiples et pas très pénétrants, c’est-à-dire qu’ils ne déterminent pas de manière directe mais influencent l’orientation sexuelle », indique le chercheur. Cependant les scientifiques s’accordent pour dire que l’orientation sexuelle masculine est héritée de la mère. De fait, lorsqu’il y a un individu homosexuel mâle dans une famille, il y a de plus grandes chances que d’autres hommes soient homosexuels au sein de la branche maternelle. Partant de là, les chercheurs ont supposé que les gènes responsables de l’orientation sexuelle devaient se trouver préférentiellement sur le chromosome X. « Ils se sont rendu compte qu’au bout de ce chromosome, il y a une zone appelée XQ28 dans laquelle ils ont trouvé des marqueurs génétiques associés à l’homosexualité », relate Jacques Balthazart. « Une autre étude montre que cette zone abrite un gène, MAGE A11, qui contrôle la sensibilité à la testostérone chez l’homme. Ce gène pourrait être modifié chez certains individus et affecter la sensibilité de leur cerveau à la testostérone ». Mais tout cela reste à démontrer. |
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