Le site de vulgarisation scientifique de l’Université de Liège. ULg, Université de Liège

La lumière contre le cancer
27/01/2012

Applications thérapeutiques

Face à la chirurgie, à la radiothérapie et à la chimiothérapie, la PDT peut sembler miraculeuse. Elle ne permet cependant que de traiter des tumeurs de petits volumes et facilement accessibles, par exemple des tumeurs de la peau, de la vessie ou de l’œsophage ou encore du poumon, de l'estomac ou du col de l'utérus. Pour des cancers à des stades plus avancés ou plus difficiles à atteindre, la PDT peut être utilisée en complément des protocoles classiques, en particulier si ceux-ci se révèlent insuffisamment efficaces ou provoquent des résistances. « A l'heure actuelle, il y a des traitements efficaces contre de nombreux cancers. Cependant, certains d'entre eux doivent être abandonnés, parce que les tumeurs deviennent résistantes à la chimiothérapie ou à la radiothérapie. L'un des avantages majeurs de la PDT, c'est qu'elle n’induit pas de résistances. Elle permet de réduire le volume de la tumeur et d'améliorer le pronostic vital du patient. Elle peut donc être utilisée de manière judicieuse pour les traitements qui sont en échec.», précise Jacques Piette.

La PDT peut également être utilisée pour diagnostiquer les tumeurs, ce qu'on appelle un « photodiagnostic ». Excité par de la lumière bleue, le PS émet une fluorescence rouge, ce qui permet non seulement de localiser des tumeurs avec une grande précision, mais aussi de guider le chirurgien pendant une ablation de la tumeur (fluorescent guided resection). « Les chirurgiens oncologues utilisent la PDT pour localiser la tumeur et retirer le maximum de tissus malades. Après la chirurgie, s'il y a encore des cellules fluorescentes, ils changent la longueur d’onde (du bleu vers le rouge) et augmentent la puissance du rayon laser pour éradiquer les cellules tumorales réstantes par thérapie photodynamique et obtenir ainsi  une amélioration de l'effet de la dissection de la tumeur. », décrit le chercheur.

Malgré ces résultats très encourageants et les nombreuses recherches dont elle fait toujours l'objet, la PDT est encore sous-utilisée, sauf en dermatologie (certaines tumeurs de la peau), pour les tumeurs de la vessie ou pour aider au diagnostic des tumeurs du cerveau. Trois centres, en Angleterre, en Allemagne et en France, utilisent la PDT de manière répétée dans des situations de tumeurs multi-résistantes à différents traitements classiques. Nul doute qu'il ne s'agit que d'une question de temps, de plus en plus de centres universitaires et d’hôpitaux s'intéressent à la thérapie photodynamique, d'autant plus qu'elle a aussi montré son efficacité dans le cadre de la lutte contre les infections bactériennes, multirésistantes aux antibiotiques.

Page : précédente 1 2 3 4

 


© 2007 ULi�ge