Une planète aussi chaude que le soleil
À ce jour, Kepler est le télescope de loin le plus approprié pour étudier ces étoiles. L’une des premières observées par Kepler a déjà créé la surprise. «Au fur et à mesure que les données photométriques relatives à cette étoile nous parvenaient de Kepler, raconte Valérie Van Grootel, deux très basses fréquences apparaissaient de plus en plus clairement. Elles étaient beaucoup trop faibles pour correspondre à des fréquences de pulsation de l’étoile. Nous avons alors envisagé toutes les interprétations possibles. La seule plausible postule la présence de deux exoplanètes en orbite autour de ce reste de géante rouge, avec des périodes de 20.750 et 29.650 secondes. Ces planètes font donc le tour de leur étoile en respectivement de 5.76 et 8.23 heures, alors que notre Terre met un an.» Il s’agit des premières exoplanètes découvertes par cette méthode photométrique. Le côté extraordinaire ne s’arrête pas là. Il y a 20 millions d’années (seulement), l’étoile était encore une géante rouge. Ses planètes gravitaient à l’intérieur de l’étoile dont l’enveloppe était très ténue. Depuis, la géante rouge a expulsé son enveloppe, découvrant ses planètes. Cette observation de Kepler pourrait fournir la clé pour comprendre le mécanisme physique à l’oeuvre dans l’éjection de l’enveloppe d’une géante rouge. En effet, la majorité des modèles théoriques font intervenir un compagnon stellaire à la géante rouge. Mais lorsque cette dernière n’est pas en couple, il devient difficile d’expliquer l’expulsion de l’enveloppe. La présence de planètes pourrait pallier le manque de compagnon stellaire. En effet, la planète, attirée par le coeur plus massif de l’étoile, va migrer vers le centre. Par ce mouvement, elle dépose dans l’enveloppe de l’étoile une énergie qui va s’accumuler et contribuer à l’éjection de l’enveloppe. «En fait, nous pensons que les deux petites exoplanètes que nous avons détectées sont en réalité d’anciennes planètes géantes dont les enveloppes gazeuses se seraient évaporées dans la phase d’immersion, en même temps que l’étoile aurait expulsé la sienne, explique Valérie Van Grootel. Il reste un coeur d’étoile avec des coeurs de planètes. Les simulations sont en cours. Mais le scénario semble a priori tenir la route. » Page : précédente 1 2 3
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