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Les territoires périurbains

07/03/2016

L'urbanisation de la planète se poursuit à un rythme galopant, particulièrement dans les pays moins développés. D'ici à 2050, trois milliards d'individus supplémentaires devraient  se regrouper dans les villes et leurs périphéries. Les experts s'inquiètent : sans un minimum d'organisation, une telle évolution risque d'accentuer la précarité de pans gigantesques de la population mondiale. Au centre de leurs préoccupations : les "zones périurbaines", un concept en pleine émergence auquel vient d’être consacré un ouvrage de synthèse (1) sous la direction de Jan Bogaert, Directeur de l'Unité Biodiversité et Paysage à Gembloux Agro-Bio Tech/Université de Liège et Jean-Marie Halleux, Professeur de géographie économique à l'Université de Liège. L’occasion, aussi, de découvrir la plateforme « Afrique centrale » de l'ULg.

COVER Territoires periurbainsL'épopée humaine a connu diverses ruptures majeures. La révolution néolithique, porte ouverte vers la sédentarisation et l'agriculture, fut l'une d'elles, suivie par la révolution industrielle près de 10 000 ans plus tard. Depuis le siècle dernier, l’humanité connaît une nouvelle rupture : la transition urbaine. Celle-ci marque le glissement d'une période où la ruralité prédomine vers une période où l'urbanisation s'avère prédominante. En d’autres termes, les êtres humains deviennent très majoritairement des urbains. Cette transition urbaine frappe par sa rapidité : si près de trois milliards d’habitants vivent aujourd'hui en ville dans les seuls pays en développement, ils devraient être cinq milliards à l'horizon 2050 ! En Afrique subsaharienne, les chiffres donnent carrément le tournis : entre 2000 et 2050, le nombre de citadins aura été multiplié par cinq ; et la superficie des terres urbanisées, par douze !

Ce déplacement massif vers la ville constitue en réalité une transition périurbaine. C'est qu'il ne s'agit plus simplement de quitter la campagne pour s'installer en ville mais bien, étant donné l'ampleur de ce mouvement démographique totalement neuf, d'occuper l’espace d'une manière inédite. En effet, les espaces périurbains ne sont pas des villes au sens classique du terme, mais ils ne sont pas non plus la "campagne" pour autant. Comment définir ces territoires hybrides ? Et surtout, comment y organiser les activités humaines d'une façon harmonieuse, puisqu'ils sont destinés à accueillir – excusez du peu – la majorité des êtres humains de demain ? Telle est la question centrale d'un ouvrage collectif publié aux Presses agronomiques de Gembloux, "Territoires périurbains. Développement, enjeux et perspectives dans les pays du Sud". Coordonné et édité par Jan Bogaert et Jean-Marie Halleux, il rassemble les contributions de plus de quatre-vingt auteurs issus de disciplines très variées.

Un thème qui ne relève en rien du hasard

"Cet ouvrage est la suite d'un colloque organisé sur le même sujet en décembre 2013 à Gembloux, qui avait rassemblé des experts issus tant du Nord que du Sud, explique le Professeur Jan Bogaert, Directeur de l'Unité Biodiversité et Paysage à Gembloux Agro-Bio Tech. Il cherche à aller plus loin que la simple édition des actes de la rencontre. En effet, à la suite de celle-ci, nous avons jugé opportun d’organiser le travail des chercheurs en différenciant six grandes problématiques. La première n'est rien d'autre qu'une mise en contexte tentant de définir ce qu'est une "zone périurbaine". Dans l’ouvrage, nous abordons ensuite cinq enjeux prioritaires de ces zones périurbaines : les ressources naturelles, la sécurité alimentaire, la santé publique, le fonctionnement des services publics et, enfin, la planification spatiale et l’aménagement des territoires".

Le colloque et l’ouvrage de synthèse qui en est le fruit constituent, en fait, la première initiative institutionnelle de la Plateforme Afrique centrale, elle-même émanation du Centre pour le Partenariat et la Coopération au Développement de l'ULg (PACODEL). "La périurbanisation des pays du Sud a été choisie comme le thème fédérateur de la Plateforme Afrique centrale, précise Jan Bogaert, qui assure également la présidence du PACODEL. Choisir ce thème, c'était se placer au cœur des transformations rapides qui gagnent les sociétés des pays de cette partie du monde dans les domaines sociaux, culturels, économiques, environnementaux, etc... Un terrain idéal pour favoriser les échanges entre les chercheurs et les institutions du Nord et du Sud. Et cela, dans une perspective fédératrice où toutes les disciplines sont concernées, de la médecine à la sociologie, en passant par l'anthropologie, l'hydrologie, l'agronomie, la géographie, les sciences politiques et sociales, etc. N'oublions pas que 8 à 10 % des étudiants de l'Université de Liège dans sa globalité (Liège, Gembloux et Arlon) sont originaires des pays en développement..."

Des campagnes répulsives et des villes attractives

Partout dans le monde, les villes attirent. L'habitant de la campagne espère y vivre mieux, y augmenter son revenu, y avoir un accès plus aisé à l'eau, à la nourriture, aux soins de santé et, aussi, offrir une meilleure scolarité à ses enfants. "Dans les pays en voie de développement, le niveau de vie des quartiers urbains défavorisés est souvent meilleur que le niveau de vie des populations restées au village, précise Jean-Marie Halleux, Professeur de géographie économique et spécialiste en aménagement du territoire. Mais si la ville attire, il faut aussi compter avec un facteur répulsif lié à la campagne : sous l'effet démographique, l'accès à la terre se révèle de plus en plus difficile pour les agriculteurs. Ce double phénomène attraction/répulsion est au cœur de la transition urbaine et du développement des espaces périurbains. Ces derniers peuvent être définis comme des espaces qui ne sont pas majoritairement bâtis et qui se situent à proximité d'une zone urbaine densément peuplée, avec laquelle s'exercent d'importants échanges".

En Afrique plus qu'ailleurs, les territoires périurbains se caractérisent par une pression démographique particulièrement forte, mais aussi par des modes de gouvernance hybrides. La concomitance de ces deux phénomènes conduit à y limiter l'offre de services de base – ceux-là même que les habitants des campagnes viennent chercher – et à y exercer une pression considérable sur les ressources naturelles. Des exemples ? Parmi les contributions sollicitées par Jan Bogaert et Jean-Marie Halleux, il y a la façon de se soigner. "A la campagne, le tradipraticien (NDLR: le "sorcier", le soignant traditionnel) demeure le personnage clé auquel on s'adresse en cas de problème médical, explique Jan Bogaert. En ville, par contre, les populations bénéficient plus souvent des services de santé "classiques" (via les hôpitaux, les dispensaires, les réseaux de soignants professionnels, la distribution de médicaments non falsifiés, etc.). Dans les territoires périurbains, c'est également au tradipraticien que l’on s'adresse, mais avec une grosse différence par rapport à la campagne : les liens sociaux y étant moins développés (vu la plus forte densité de population), le contrôle social s'exerce sur lui avec moins d'acuité. Résultat : les charlatans peuvent y mener leurs activités pendant longtemps avant d'être rejetés par la communauté. La qualité des soins de santé, évidemment, s'en ressent".

Mont Ngafula

Le parc des Virunga, en voie de déclassement ?

Aborder la santé revient à toucher du doigt les délicats problèmes de gouvernance. Si les populations périurbaines continuent de s'adresser aux tradipraticiens (au risque de voir leur santé s'étioler), c'est parce que les infrastructures de santé manquent et parce que la corruption sévit... Or ce phénomène intervient dans bien d'autres domaines, comme l'accès à l'eau ou à l'électricité, etc. "Dans certains quartiers de Kinshasa, commente Jan Bogaert, les habitants n'ont d'autre choix que de se raccorder d'une manière frauduleuse au réseau électrique, en recourant à des électriciens improvisés. Très légitimement, ils souhaitent ainsi mettre fin aux pannes incessantes, quitte à négocier le montant de leur facture avec les agents de l'entreprise locale. Cette entreprise est, en effet, incapable de remplir des obligations de fourniture d'électricité pour tous. Si les agents et les techniciens ferment les yeux sur ces pratiques (voire les encouragent), c'est parce qu'ils ne perçoivent pas le salaire auquel ils pourraient prétendre et parce qu'ils doivent eux-mêmes subvenir aux besoins de leur propre famille. On assiste ainsi à un processus de privatisation informelle de la distribution d'électricité, tolérée par l’État. Ce processus empêche la société de distribution d'accroître ses recettes et de les investir dans une amélioration du réseau qui, alors, profiterait à tous plutôt qu'aux plus débrouillards ou aux mieux placés".

L'accès aux services de base n'est pas le seul phénomène en cause. Dans les zones périurbaines, la pression démographique est telle qu'elle pourrait mettre à mal des modes spécifiques de gestion et de préservation des ressources naturelles. L'Afrique, par exemple, est riche de ces réserves et parcs naturels à haute valeur écologique, où l'afflux de touristes – ou de chasseurs – génère des flux financiers dont une partie est ristournée aux populations locales. Ces dernières sont ainsi incitées à modérer leurs prélèvements sur la faune (lutte anti-braconnage) ou la flore (lutte anti-déforestation), tout en étant relativement assurées de poursuivre leur développement. Or "plusieurs chapitres de notre ouvrage indiquent que ce modèle est en train de voler en éclats sous l'effet de la pression démographique, commente Jan Bogaert. L'exemple le plus inquiétant est celui du parc des Virunga, dans l'est du Congo, où il est question – ni plus, ni moins – d'en arriver à déclasser le plus ancien parc national d'Afrique ! En effet, en raison des déplacements de population, de l'affaiblissement de l'autorité de l’État et de l'absence d'une politique d'aménagement du territoire, le développement des zones urbaines et périurbaines dans cette région (où sévissent, en plus, de graves conflits) se révèle totalement incontrôlé. Cela se traduit par l'exploitation illégale des ressources de la forêt, le grignotage incessant de celle-ci et le déclin de la biodiversité".

"On oublie les leçons de l'Histoire"

Autre exemple préoccupant : l'agriculture (et, nécessairement liés à celle-ci, les circuits alimentaires). La production agricole urbaine est traditionnellement considérée dans le Sud comme une façon d'assurer une partie de la subsistance des populations citadines, mais aussi de dynamiser l'économie des villes. Le hic, c'est que la rente foncière sur un terrain à vocation agricole est nettement moins élevée qu'en cas de construction (vocation de logement). "C'est le même phénomène que dans nos régions, compare Jean-Marie Halleux : les terrains constructibles s'échangent à une valeur souvent plus de trente fois plus importante que les terrains destinés à l'agriculture". Résultat : avec la croissance des villes, l'agriculture urbaine recule spatialement, se délocalise de plus en plus loin des centres, devenant périurbaine. Et l'on assiste, auprès de la population de certains quartiers (par exemple le quartier de Mabalu, à Kinshasa), à une chute des apports énergétiques et protéiques par habitant. Il faut reconnaître qu'un autre phénomène joue dans ce sens à Kinshasa : le développement de la production urbaine – par exemple l'élevage de volaille – est découragé par l'importation de découpes de poulets congelés originaires d'Europe, rarement taxée.

Les pratiques en matière d'aménagement de l'espace posent également un certain nombre de problèmes. En effet, elles souffrent encore trop souvent, semble-t-il, d'une simple reproduction/imitation des réalisations des pays du Nord. "Encore aujourd'hui, en 2016, les aménageurs du Sud restent influencés par une conception moderniste qui fait la part belle au modèle des autoroutes urbaines et des tours de standing , explique Jean-Marie Halleux. Or c'est oublier que les populations n’ont pas les moyens de se véhiculer en voiture ou d’acheter des appartements neufs. Sans compter que de tels projets inspirés du modèle dubaïote de développement urbain se réalisent souvent dans des périmètres restreints et que de vastes zones périphériques sont souvent abandonnées à elles-mêmes, sans réseau efficace de distribution de l'eau ou d'électricité". Et le spécialiste en aménagement du territoire d'émettre un constat amer: "les décideurs locaux ne tiennent compte ni des leçons de l'Histoire ni des besoins de leurs populations".

Limette

Pas de temps à perdre...

Comment éviter au Sud la répétition des erreurs d'hier, tout en inventant des modèles de développement spécifiques à cette nouvelle configuration périurbaine ? Les deux professeurs le reconnaissent humblement : ils ne détiennent pas les solutions toutes faites, clés sur porte, prêtes à l'emploi. Outre l'ambition de poser un premier diagnostic sur les connaissances relatives aux morphologies et aux dynamiques à l’œuvre dans les zones périurbaines (la littérature est pauvre à ce sujet, particulièrement sur l'Afrique), leur ouvrage se veut une invitation à poser les bonnes questions et, surtout, à réfléchir dans une perspective pluridisciplinaire. "Il nous faut à tout prix comprendre comment ces territoires périurbains se développent dans toutes leurs dimensions, souligne Jan Bogaert. C'est d'une formidable complexité, car elles sont nombreuses et en interaction permanente : économiques, démographiques, ethniques, culturelles, alimentaires, agricoles, liées à la gouvernance (incluant les phénomènes de corruption), etc. Les cinq approches que nous avons adoptées dans le livre ne sont donc qu'un début... Mais les besoins à rencontrer sont d'ores et déjà bien concrets : accès à l'eau potable, création d'écoles, organisation des soins de santé, etc". Jean-Marie Halleux, lui, souligne que nous n’avons plus guère de temps pour agir efficacement. "D’ici à 2050, la transition urbaine sera largement avancée – voire terminée – et il sera trop tard pour mettre en place des territoires périurbains performants. Les décennies qui viennent représentent donc une fenêtre d’opportunité pour agir efficacement. Il revient à notre génération et non aux générations futures de se saisir de ce problème…"

Que faire, précisément? "Les décideurs du Sud doivent d’abord comprendre et accepter que, d’ici à 2050, certaines villes pourraient être cinq à dix fois plus vastes qu’aujourd’hui, pronostique Jean-Marie Halleux. Pour eux, cela est très déstabilisant ! En termes d'aménagement de l'espace urbain, on pourrait s'inspirer des travaux du chercheur américain Shlomo Angel et de son "Making room paradigm". L’idée phare consiste à appliquer un modèle de croissance contrôlée, où l’on estime rationnellement les besoins en terrains à urbaniser et où l’on structure l’urbanisation et les infrastructures le long d’axes bien desservis par les transports collectifs. Déjà mise en pratique avec succès dans diverses villes d’Amérique latine, cette approche permet aux plus pauvres de profiter des opportunités économiques qu’offrent les centres des grandes villes. En complément, il faut aussi utiliser le zonage pour protéger les zones les plus fragiles, où les populations risquent de subir des mouvements de terrains, des dégâts sismiques, des dégâts des eaux, etc. Malheureusement, force est de constater que la situation sur le terrain est bien éloignée de ce modèle, et que cela ressemble plus souvent à un développement spontané, anarchique et chaotique, où prédominent le fait accompli et la vulnérabilité face aux risques environnementaux".

La « choralogie », une notion qui a de l'avenir

Jan Bogaert insiste sur la nécessité d'élargir l'échelle d'intervention à la fois dans l'espace et dans le temps. "On considère trop souvent l'espace terrestre comme une ressource illimitée. Or elle est aussi limitée que l'eau, l'énergie ou la biodiversité. Sans espace suffisant, ce sont les services écosystémiques à la collectivité qui sont tout bonnement compromis". De là, la nouvelle notion proposée par l'expert : la "choralogie". Il s’agirait d’une nouvelle approche transdisciplinaire basée sur le constat que la ressource foncière – le sol – est rare, et que son utilisation doit être réfléchie. "Vu de Belgique ou d'Europe, cette notion de parcimonie du sol apparaît comme une évidence, reconnaît Jan Bogaert. Mais, ailleurs, elle ne parvient pas à pénétrer les mentalités. Or, la vitesse à laquelle on consomme l'espace a de lourdes conséquences en matière de déforestation, de surexploitation et de désertification. Dans une période de stagnation des rendements agricoles et de difficultés croissantes pour exploiter de nouvelles terres, c'est tout simplement la capacité – ou non – de nourrir la planète qui est en jeu."

Les deux chercheurs en viennent à développer l'un des messages les plus forts de l'ouvrage : il faut impérativement tenir compte des besoins de la base ; pas seulement ceux qui sont formulés par les autorités locales (qu'elles soient issues d'une administration centrale ou encore inspirées par l'organisation tribale), mais bien ceux des populations elles-mêmes. En matière d'urbanisme, le propre de l'approche culturaliste est d'accorder une grande importance aux contextes locaux, d'interroger la population sur ses besoins et de l'associer aux processus de décision et de réalisation des projets. "Par exemple, pourquoi ne pas s'inspirer des contrats de rivière tels qu'ils existent notamment en Wallonie, suggère Jean-Marie Halleux. L’article de notre ouvrage consacré à l’application de ce dispositif wallon à Kinshasa démontre qu’il est possible de créer des espaces de dialogue et de favoriser les interactions positives entre les décideurs et les habitants". Autre exemple probant : à Caracas (Venezuela), une initiative gouvernementale a conduit la société publique des eaux à s'associer à des comités de quartier pour construire des canalisations dans les zones périurbaines. Non seulement l'eau s'en est retrouvée mieux distribuée (à toutes les strates de la population) mais, en plus, la représentation politique dans la zone périurbaine concernée en est sortie améliorée, grâce à la dynamique collective ainsi créée...

Selembao

Au-delà de l'aide à la survie, l'aide au développement

Les deux experts ne sont pourtant pas exagérément optimistes : en dépit des quelques expériences encourageantes comme celles-là (il en existe d'autres, y compris en Afrique), beaucoup reste à faire et à inventer. C'est que deux écueils majeurs se profilent. "Au Sud, et tout particulièrement dans un pays comme la République démocratique du Congo, la préoccupation immédiate de 95 % de la population consiste à assurer sa survie jusqu'au lendemain, constate Jan Bogaert. Or, ces nouvelles stratégies de gouvernance participative exigent de la disponibilité, du temps. Allez donc demander au père ou à la mère de huit enfants de participer à dix ou quinze réunions pour discuter d'un horizon temporel éloigné!". Deuxième écueil, souligné cette fois par Jean-Marie Halleux: "Sans même parler de prévarication ou de corruption, les réformes de gouvernance ou administratives des mandataires politiques ne sont généralement pas très payantes en terme électoral ou de popularité auprès de la population. Ces mandataires se sentent généralement tenus de présenter des projets grandioses aux populations, or ceux-ci ne sont pas nécessairement bien réfléchis, construits, mûris pour être efficaces à long terme". Ces deux obstacles poussent les chercheurs à plaider pour une politique d'aide au développement qui, face à l'évolution démographique et à ses corollaires spatiaux, accompagnerait en profondeur les pays du Sud dans la création de systèmes de pension, de sécurité sociale, de prise en charge des malades et des sans emploi, etc.

Au delà de cette conclusion transversale forte, l'ouvrage coordonné par les deux experts – l'un issu du site liégeois, l'autre du site gembloutois – est le symbole d'une collaboration intensifiée entre les facultés et départements de l'ULg. Un peu à l'instar de celle qui se renforce entre l'Université liégeoise et l’École Régionale Post-Universitaire d'Aménagement et de gestion intégrée de Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT), basée à Kinshasa. C'est là, en effet, qu'est hébergée depuis la fin 2013, la plateforme Afrique centrale de l'ULg créée par le PACODEL. "Beaucoup de nos professeurs et chercheurs sont déjà mobilisés à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Bukavu mais aussi au Bénin, au Burundi et jusqu'à Madagascar et au Vietnam, s'enthousiasme Jan Bogaert. La thématique périurbaine est une occasion unique pour en drainer bien d'autres encore, issus de toutes les facultés sans exception, vers l'aide au développement. Parmi d'autres missions, la plateforme permettra de renforcer la collaboration avec les universités du Sud et d'identifier les étudiants africains les plus susceptibles de venir étudier ou se perfectionner en Belgique. Cette perspective n'est pas seulement scientifique. Elle vise aussi à assurer nos missions de service à la collectivité. Et à apporter notre contribution à la résolution des grands défis de la planète".

(1) Territoires périurbains. Développement, enjeux et perspectives dans les pays du Sud. Sous la direction de Jan Bogaert et Jean-Marie Halleux, Presses agronomiques de Gembloux, 2015. Disponible sur : http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/188554


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