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L'ennemie silencieuse
17/01/2012

« Chez les jeunes aussi, le sport est évidemment très favorable à la santé du squelette, pour autant qu'il n'ait pas trait à une discipline trop asymétrique, comme le lancer du javelot, et ne soit pas pratiqué en excès, dit Jean-Yves Reginster. Ainsi, certaines athlètes qui se surentraînent et sont soucieuses de leur poids au point de devenir anorexiques sont sujettes à des troubles hormonaux et à de graves ostéoporoses. »

Le spectre de la chute

L'article publié dans Osteoporosis International insiste d'ailleurs sur l'importance de posséder un bon indice de masse corporelle et, d'autre part, sur l'impact positif d'un style de vie sans tabac et sans consommation abusive d'alcool. Mais il s'intéresse aussi à la question essentielle de la prévention des chutes chez la personne âgée. La plupart de celles-ci pourraient être évitées grâce à des solutions de pur bon sens axées sur l'aménagement de l'environnement : retirer les carpettes glissantes, installer une poignée dans le douche ou la baignoire, vérifier les lunettes de vue, éviter la prise de benzodiazépines ou d'hypnotiques... À côté de ces causes environnementales, extrinsèques, existent des causes intrinsèques qui, elles aussi, favorisent les chutes : carences en calcium ou en vitamine D, affections telles que la maladie de Parkinson, etc.

Afin de restreindre le risque de fracture du col du fémur, des protecteurs de hanches ont été développés. Ces « coussinets » ont été testés dans les maisons de repos. Dans le cadre d'études expérimentales, ils réduisent significativement l'impact des chutes, mais ces résultats ne se vérifient pas dans les études de cohortes, l'adhérence thérapeutique des personnes âgées à l'égard de ces systèmes se révélant alors très faible.

L'ostéoporose se diagnostique aisément, se prévient relativement facilement et se traite. Différentes molécules, que nous n'énumérerons pas ici, sont disponibles. Certains médicaments, parmi lesquels les bisphosphonates sont les plus fréquemment prescrits, bloquent la fonction des ostéoclastes et, de ce fait, freinent la perte de masse osseuse. D'autres stimulent l'action des ostéoblastes, donc la formation osseuse. Une autre substance encore, le ranélate de strontium, est la seule à agir sur les deux tableaux - diminution de la résorption osseuse, stimulation de la formation de l'os. Chacun de ces médicaments a son propre profil de performances et d'effets secondaires.

Depuis une vingtaine d'années, deux techniques chirurgicales rencontrent un succès croissant dans la prise en charge d'ostéoporoses sévères caractérisées par des lésions vertébrales. La vertébroplastie percutanée (VP) consiste à injecter du ciment acrylique dans le corps vertébral pathologique en vue de consolider la vertèbre fragilisée et de traiter la douleur d'origine osseuse. La kyphoplastie est une variante de cette technique. Du ciment acrylique est injecté dans deux ballonnets introduits dans le corps vertébral. Le principal risque lié à ces méthodes réside dans la toxicité du ciment en cas de fuites. Celles-ci sont cependant rares mais peuvent entraîner des douleurs très importantes lorsque le ciment fuit dans les trous de conjugaison.

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