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Les aurores martiennes dévoilées
10/02/2016

Phénomène auroral : plus général qu’on ne croit

En quoi découvrir les aurores « discrètes » sur Vénus et sur Mars constitue-t-il un plus en astronomie et en physique ? « C’est sans doute un prototype de ce qui se passe des milliards de fois dans l’Univers, sur les exoplanètes qui ont perdu leur champ magnétique global, explique Jean-Claude Gérard. Chaque fois qu’une planète, notamment à cause de sa petite taille, possède un noyau qui s’est refroidi rapidement, son magnétisme s’arrête. Ce qu’on a découvert sur la Planète Rouge dépourvue de champ magnétique en fait un modèle de ce qui pourrait se produire sur les nombreuses planètes extra-solaires  de petite taille et de faible masse, qui possèdent une atmosphère. »

La finalité d’établir un catalogue des différents types d’aurores vise à comprendre  les interactions entre la planète, son atmosphère, son magnétisme, le vent d’une étoile, le comportement de particules chargées… ce sont des processus qu’on ne peut pas réellement simuler en laboratoire. En fait, notre Terre se comporte comme un énorme laboratoire qui met en jeu le Soleil, son éloignement, le champ magnétique, les composants atmosphériques… Pour L. Soret, le but en étudiant divers phénomènes d’aurores est d’arriver à leur compréhension générale avec une physique commune qui s’adapte à des conditions différentes. Le comportement de l’atmosphère où se produisent les lueurs aurorales en est le thème commun.

L’exploration du système solaire continuera d’être marquée par l’étude des phénomènes auroraux. Plus que jamais, le LPAP sera au rendez-vous des prochaines missions scientifiques qui contribueront à comprendre leur fonctionnement. Les énormes aurores de Jupiter seront au menu des recherches de sondes de la NASA et de l’ESA. Juno est, depuis le 5 août 2011, en route vers la planète la plus imposante du Soleil pour se satelliser autour d’elle le 4 juillet 2016. Elle est équipée des spectromètres imageurs  UVS et JIRAM (Jovian Infrared Auroral Mapper) qui fourniront des données rapprochées des aurores joviennes. La future mission JUICE de l’ESA devrait également se concentrer sur les aurores de Jupiter, mais aussi sur celles de ses satellites Europe et Ganymède. Ce dernier possédant, comme une planète, un champ magnétique global.

EDM NOMAD

D’ores et déjà, dans le cadre d’une collaboration entre les instituts fédéraux et les universités, les chercheurs du LPAP à Liège et de l’IASB à Bruxelles se trouvent mobilisés pour faire progresser la science des phénomènes lumineux qui se produisent dans l’atmosphère des planètes. La Politique scientifique belge a retenu parmi les actions de recherche thématique pour des réseaux interdisciplinaires le projet SCOOP (towards a SynergistiC study Of the atmOsphere of terrestrial Planets). Ayant démarré en mars 2015 pour une période de quatre ans, il exploitera notamment les données de l’instrument NOMAD à bord de la sonde TGO - ExoMars 2016.  Ainsi, au cours des décennies à venir, les chasseurs d’aurores devraient en avoir plein les yeux.

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