Un espoir dans la lutte contre le cancer du sein triple négatif
En effet, la production d’asporine n’est pas empêchée dans les cancers hormonodépendants : chez les souris, on constate que leur taux est quatre fois supérieur à ceux des souris qui ont un cancer du sein triple négatif ou HER-2+… Et une étude examinant la survie de 375 patientes atteintes d’un cancer triple négatif sur une période de 25 ans montre que le taux de survie est 42% moindre chez celles qui présentent des taux d’asporine faibles… Un traitement existe !Le mécanisme de ce travail effectué par les cellules cancéreuses triple négatives a été démantelé par l’équipe du Laboratoire de Recherche sur les métastases (notamment le Dr Pamela Maris, premier auteur de l’article) en collaboration avec les médecins du CHU de Liège, notamment le Pr Eric Lifrange et le Dr Pino Cusumano du service de sénologie, le Dr Sylvie Maweja du service de chirurgie, le Pr Guy Jérusalem du service d’oncologie et le Pr Philippe Delvenne du service de Pathologie. « Il s’agit d’un véritable effort collaboratif de recherche translationnelle sans lequel ce travail n’aurait pas pu exister », insiste le professeur Castronovo « Nous avons constaté que même si l’on injecte du TGF-β1, qui stimule la production d’asporine, celle-ci n’est pas produite par les fibroblastes des tumeurs triples négatives, car ils reçoivent un contre-ordre venant des cellules cancéreuses et transmis par l’interleukine-1β (IL-1β) une substance bien connue impliquée dans les mécanismes inflammatoires et qui est également produite par les cellules cancéreuses les plus agressives. On peut dès lors envisager qu’en bloquant cette IL-1β, les fibroblastes du sein vont pouvoir produire librement l’asporine, et ainsi ‘construire’ ce mur biologique protecteur et de là, fortement ralentir la progression cancéreuse ainsi que la formation de métastases… », poursuit le Pr Castronovo. Dans l’étude, les résultats sur des souris sont prometteurs : chez les sujets porteurs de cellules cancéreuses triple négatives qui ont reçu un traitement pour permettre la production d’asporine, on a constaté que les cellules cancéreuses grossissent deux fois moins vite et donnent naissance à trois fois moins de métastases. Autres pistes, autres espoirsUne autre piste consisterait à administrer un peptide d’asporine. « Le problème est qu’il faut le stabiliser pour fabriquer un nouveau traitement, avec la difficulté présentée par le polymorphisme des cellules cancéreuses. Ensuite, il faudra passer par la batterie d’essais thérapeutiques nécessaires, ce qui retardera de plusieurs années l’offre d’une thérapie possible dans ce type de cancer qui fait partie des plus agressifs… » conclut le Pr Castronovo. Page : précédente 1 2
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