Percer les secrets de la forêt gabonaise
Des forêts bénéficiaires pour tous"DACEFI"? "Forêt communautaire"? Il s'agit, en fait, de développer des alternatives à l'exploitation forestière illégale dans ce pays, connu pour être l'un des plus verts de la zone tropicale africaine (80% de sa superficie est recouverte de forêts!) et l'un des plus riches en faune du continent. Le Gabon est grand comme huit fois la Belgique et ne compte qu'1,5 million d'habitants, essentiellement implantés dans les zones urbaines et le long des axes de communication. Autant dire qu'il se présente comme un véritable paradis terrestre pour la faune et la flore. Même si ce pays tire un grand bénéfice de l'exploitation de ses ressources en pétrole et en minerais, il compte encore d'importantes poches de pauvreté dans les zones rurales, particulièrement au cœur des zones forestières. Tout y manque, ou presque: écoles, eau potable, dispensaires de soins, infrastructures de transport et de conservation des récoltes, etc. Il est donc tentant, pour ces populations excentrées et démunies, de trouver des sources de revenus là où elles le peuvent; par exemple en recourant au braconnage ou en procédant à des abattages forestiers illégaux. Par ailleurs, au Gabon comme ailleurs en Afrique tropicale, les petits exploitants forestiers sont localement nombreux. Ils peuvent donc exercer collectivement une pression non négligeable sur la forêt, particulièrement sur la disponibilité à long terme de la ressource ligneuse. Un partenariat original, "made in Gembloux"Coauteur de l'ouvrage avec Quentin Meunier et Carl Moumbogou, Jean-Louis Doucet parcourt le Gabon depuis 1993. C'est au cœur de ce pays, dans la "Forêt des abeilles" (entre Lopé et Booué), qu'il a réalisé sa recherche doctorale, consacrée à l'une des essences les plus emblématiques de l'Afrique centrale et parmi les plus exploitées de tout le continent africain (bien qu'elle soit endémique au Gabon): l'Okoumé (Aucoumea klaineana). Très prisée par l'industrie européenne du contreplaqué et de la menuiserie intérieure, cette essence est également destinée à des usages locaux: fabrication de pirogues (bois), confection de torches artisanales (résine) et pharmacopée (écorce). Pas étonnant qu'elle ait servi d'illustration privilégiée au travail du futur Professeur qui, déjà à l'époque, cherchait à baliser les contours de "l'alliance délicate de la gestion forestière et de la biodiversité dans les forêts du centre du Gabon" - intitulé de son travail doctoral. Page : précédente 1 2 3 suivante
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