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Des réacteurs jetables
18/06/2015

Un bilan satisfaisant

Après avoir caractérisé la structure de l’écoulement du liquide et la distribution spatiale des vitesses, l’analyse quantitative des données et leur comparaison avec l’hydrodynamique des cuves cylindriques, les chercheurs ont pu démontrer que la vitesse du fluide était suffisamment élevée en tous points de la cuve pour qu’il n’y ait pas de zones mortes. Les conditions étaient propices à un développement optimal des cellules. « Malgré sa forme inhabituelle, les vitesses qu’on rencontrait étaient comparables à celles obtenues dans un réacteur traditionnel. Cette forme rectangulaire devient dès lors un bel avantage plutôt qu’une limite. Quand il s’agit d’inox, mouler une cuve cylindrique dotée d’un fond bombé n’est pas difficile. Par contre, pour des réacteurs en plastique, c’est moins évident car ça implique qu’il faut souder les membranes d’une certaine manière. Une forme rectangulaire est beaucoup plus facile à fabriquer, et donc moins coûteuse. Mais, de notre côté, nous nous sommes contentés de montrer que ce système n’était pas iconoclaste, et qu’à des géométries très différentes pouvaient correspondre des performances d’écoulement et de mélange similaires. »

 

reacteur dispositif fluorescence

Entre deux mondes

L’étude peut sembler fort particulière, et s’adresser à un public cible très précis. Mais elle a été menée sans aucun dictat des sociétés qui lui étaient liées. Et, c’était l’une des conditions initiales, les résultats ont pu être publiés en toute liberté. Car au-delà du bilan positif de ce réacteur rectangulaire, l’étude illustre toute la démarche d’un laboratoire de génie chimique, qui développe des outils fondamentaux à la pointe de la science, et ancrés dans un domaine motivé par des enjeux économiques. Dominique Toye et son équipe tracent un chemin hybride entre la recherche et le secteur industriel. Et si le laboratoire continue de développer des outils de caractérisation en hydrodynamique des réacteurs, les prestations de service similaires à cette étude y sont plus qu’habituelles. « Non seulement elles nous permettent, d’un point de vue alimentaire, de financer nos recherches, et donc d’engager des chercheurs, ponctue la chercheuse, mais en plus, elles nous dictent des exigences très concrètes. Elles nous imposent de développer des outils avancés et expérimentaux, mais qui peuvent servir à des fins technologiques et pratiques, pour rester en lien avec des questions liées à l’industrie. C’est inutile de développer des méthodes et des outils qui ne servent à personne. Dans cette optique qui nous guide au sein de notre laboratoire, l’objectif global est de pouvoir comprendre et caractériser ce qui se passe dans des réacteurs à une échelle industrielle, pour que les microenvironnements dans lesquels se développent les cellules leur soient favorables. »

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