Au « service » du joueur de tennis
Données plus finesBien sûr, ces conclusions restent individuelles, personnelles, et ne peuvent que très difficilement être à l’origine de conseils généraux à tous les joueurs de tennis. « Chaque joueur est unique : il a ses propres caractéristiques et qualités physiques, sa propre technique, ses propres forces et faiblesses. Tirer des conclusions qui seront valables pour tous les joueurs est impossible, mais des grandes lignes pour éviter des mouvements inadéquats peuvent néanmoins en être retirées », précise Cédric Schwartz. Difficile changement…Lors de l’apprentissage d’un sport, de ses gestes spécifiques, nous pouvons avoir tendance à adopter de mauvaises habitudes qui, pourtant, paient en termes de performances… « S’il n’est pas possible de dire pour chaque sport ce qu’il faut et ne faut pas faire, nous sommes capables de voir, lorsqu’un sportif évolue dans son sport, des mouvements ou des postures que l’on sait néfastes pour son corps. Car dans chaque sport il y a des blessures récurrentes. Et souvent, il est possible d’y remédier par des adaptations. Le problème est que si le joueur estime qu’il doit continuer à jouer ainsi pour rester performant, il risque bien de ne pas être réceptif à nos conseils… » Par exemple, lorsque les joueurs amateurs regardent jouer un joueur du calibre de Rafael Nadal et le voient passer son bras au-dessus de sa tête après un coup droit, ils pourraient être tentés de l’imiter. Or, ce geste n’est pas nécessairement adapté à leur gabarit, leur morphologie, leur forme physique… Mais convaincus de l’efficacité de ce geste de champion, ils ne seront pas motivés à arrêter de le pratiquer… « Nous pourrions, face à des joueurs prenant des risques dans leurs mouvements, leur proposer une analyse biomécanique pour observer les conséquences d’une telle gestuelle. Mais pas sûr qu’une correction porterait ses fruits en termes de prévention… Sans compter l’avis des entraîneurs qui n’ont pas toujours la possibilité de faire changer les habitudes de leur champion, d’autant plus s’il est pris dans une période de tournois. Car le classement international oblige à jouer beaucoup, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour s’adapter à de nouvelles habitudes », enchaîne Cedric Schwartz. Prévention chez les jeunesPeut-on dès lors profiter des analyses portant sur des sportifs blessés, et des conclusions qui ont été tirées de ces cas pour inculquer à des jeunes des habitudes plus bénéfiques ? Manifestement, ce n’est pas exclu : « Cette année, nous avons accueilli des enfants de 8 à 11 ans membres de l’AFT, dans l’idée d’analyser spécifiquement la gestuelle de chacun et de sensibiliser leurs entraîneurs à la nécessité de procéder, éventuellement, à des changements sur le plan biomécanique. Car bien qu’ils fassent déjà partie de l’élite, ils sont encore jeunes et toujours dans l’apprentissage. Les mauvaises habitudes ne sont peut-être pas encore installées et leur schéma moteur est plus ‘malléable’. Nous leur avons fait passer une série de tests pour étudier individuellement et en comparaison avec un groupe contrôle, la poussée des jambes, le mouvement du bassin, l’impact de balle, etc : le but était aussi d’observer la séquence d’action des mouvements de toutes les parties du corps durant leur service. Et d’en tirer des conclusions, de les transmettre à leur entraîneur qui pourra alors leur donner des exercices précis et individualisés… », conclut François Tubez. Page : précédente 1 2
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