Ecouter les herbiers de posidonies
L’acoustique pour détecter l’oxygène gazeuxLe système d’optodes est donc l’une des méthodes les plus robustes pour mesurer l’oxygène d’un écosystème. Et les données qu’il a récoltées ont contribué à mettre en place une nouvelle méthode de mesure d’oxygène, née de la rencontre entre plusieurs groupes de recherche à la station STARESO. Car c’est en pouvant comparer leurs résultats à ceux d’un système aussi fiable que celui des optodes que des physiciens portugais ont pu mener à bien leur recherche. Cette fois-ci, il ne s’agissait plus d’optique, mais d’acoustique. Et la méthode, si elle n’est pas encore calibrée, pourrait se greffer en parallèle aux optodes, apportant des observations complémentaires dans une logique de multidisciplinarité. Une méthode encore embryonnaireLa synergie créée lors de la rencontre à Calvi a permis de mettre en parallèle les données acoustiques et les données obtenues par les optodes, et de remarquer une corrélation entre les variations des deux phénomènes étudiés. Elle permet de mettre en évidence que la production de l’écosystème est plus importante qu’initialement imaginée. Mais la plus-value acoustique présente encore de nombreuses limites. Notamment, elle permet d’observer de manière relative une plus ou moins grande présence de bulles d’oxygène, mais pas d’en calculer la quantité volumétrique d’un point de vue quantitatif, là où les optodes sont assez précis pour évaluer le taux d’oxygène dissous. Il faut encore remarquer que le système est difficile à mettre en place, puisqu’il nécessite la présence permanente de plusieurs physiciens et plongeurs pour placer les micros et récolter les données, ce qui est fort contraignant en regard de l’indépendance des optodes. Pour terminer, la méthode a rencontré des difficultés liées à la présence de nombreux bruits parasites qu’il a fallu discerner lors de l’analyse des enregistrements. Ces sons étaient liés aux courants ou étaient d’origine biologique. Beaucoup de bruits de poissons ont par exemple été enregistrés. L’environnement assez bruyant n’aidait donc pas à identifier l’évolution du son émis et à attribuer à cette variation la part de responsabilité des bulles d’oxygène. Toujours est-il que le dispositif acoustique, encore embryonnaire, apporte des informations complémentaires sur l’activité photosynthétique des herbiers de posidonie. « Dans l’immédiat, concluent les chercheurs, cette technologie n’est pas applicable de manière aussi routinière que les optodes. Il faudrait avant tout éluder les problèmes liés à son indépendance et à la nécessité de quantifier les phénomènes observés. Mais elle nous permet d’écouter les posidonies, et donne à réfléchir à de nouvelles approches. » Page : précédente 1 2 3 4
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